Un peu à la manière du Bourgeois gentilhomme de Molière, charmé d’apprendre qu’il faisait de la prose sans le savoir, le Consistoire mène à travers ses communautés une action sociale quotidienne et diversifiée de grande envergure d’une façon aussi effective que discrète, s’inscrivant en cela dans le respect de l’un des 3 principaux piliers du judaïsme énoncés dans le Talmud : la Guemilout h’assadim.

On a trop tendance à oublier effectivement que notre immense réseau de communautés francilien, et plus largement à travers toute la France dans le cadre du Consistoire central, est l’un des principaux opérateurs en matière d’actions sociales de proximité. Chaque année ce sont des milliers de familles qui sont aidées financièrement, notamment à l’occasion des différentes fêtes juives. Sans parler de tant d’autres actions de bienfaisance tel l’accompagnement des endeuillés (Hevra kadicha), les aides multiples et variées aux familles en difficulté, aussi bien d’ordre moral que pécuniaire.

 

LE SECOURS JUIF
C’est pour formaliser, coordonner, promouvoir, professionnaliser et réglementer ces innombrables actions de solidarité disséminées à travers le réseau consistorial qu’a été créé en 2015 le Secours juif qui déploie son activité à l’occasion des fêtes de Pessah, Tichri et Hanouka. Après quelques années d’activité on a pu mesurer l’étendue des besoins auxquels a su répondre le Secours juif en venant en aide à des milliers de familles démunies par une activité sociale de proximité qui a l’avantage d’être individualisée et adaptée aux besoins réels d’un public bien connu de nos responsables communautaires locaux.

Créé sur le modèle de la Loi de 1901, le Secours Juif s’applique à coordonner et à harmoniser ces milliers d’interventions disparates, à les soutenir, les promouvoir par des plans de communication ciblés, et en leur fixant un cadre légal pour permettre à nos communautés de s’inscrire dans la légalité associative et fiscale.

Nos communautés, année après année, distribuent de très nombreux « paniers » caritatifs afin que les familles puissent fêter dignement Pessah, Roch-Hachana ou les autres célébrations de notre calendrier. Lequel de nos présidents n’a pas eu à soutenir des familles dans le besoin, à les aider à se loger ou à se chauffer ? Parallèlement, le Consistoire offre fréquemment à ceux qui en ont besoin les services religieux qu’il propose (mariages, divorces, hevra kadicha….). 

 

LES ANNEES COVID
Pendant cette longue période de crise épidémique, le Consistoire a été amené, plus que jamais, à aider ceux qui ont été durement touchés par maladie… et hélas la mort de leurs proches. 
Le Consistoire a su faire face aux défis inédits et douloureux auxquels il s’est trouvé confronté du jour au lendemain, conjurant ainsi les effets les plus délétères d’une catastrophe annoncée : nos aumôneries des hôpitaux, nos rabbins, présidents et administrateurs, nos permanents, nos bénévoles des communautés se sont tous mobilisés massivement pour entourer et assister les malades du Covid pendant toute cette période difficile, sans parler de notre Hevra kadicha qui, hélas, a dû fonctionner au maximum de ses capacités pour intervenir auprès des familles endeuillées. Par ailleurs, les transferts de corps et inhumations en Israël ont fait l’objet d’un engagement quotidien du Consistoire grâce aux liens privilégiés que nous entretenons avec les services consulaires israéliens qui se sont montrés d’une efficacité et d’une sollicitude remarquables au plus fort de l’épidémie.
Mais la solidarité ne s’exprime pas seulement à travers des dons d’argent. L’un des épisodes les plus poignants de cette triste période, ce sont ces chaînes de prières de Tehilim en continu pour la guérison des malades. Quelle émotion de voir ces milliers de Juifs prier à l’unisson pour le rétablissement de tant de malades que la plupart des prieurs ne connaissaient même pas personnellement ! Le peuple juif se reconnaît bien là à cette capacité aigüe à compatir à la douleur d’autrui et à implorer le Ciel avec une ferveur inouïe pour le soulagement de toutes les détresses. 

 

LA SOLIDARITÉ INSTITUTIONNELLE
Cette solidarité se déploie aussi et à grande échelle à travers la péréquation financière qui est assurée entre communautés aisées et démunies, les excédents des unes servant à éponger les déficits des autres, permettant ainsi à des dizaines de synagogues de maintenir leur activité en dépit d’un contexte sociologique local des plus difficiles.

La solidarité en acte du Consistoire de Paris s’exprime aussi dans le domaine de la sécurité par la prise en charge d’une partie du coût des travaux de sécurisation des synagogues.

 

LE BÉNÉVOLAT
Enfin cette solidarité consiste également à retrouver ce ressort fondamental qu’est le bénévolat. Nous le savons tous, ce don de soi, qui fut la clé de voûte de la refondation du judaïsme français, est en perte de vitesse pour ne pas dire en pleine déliquescence. Quand on voit ces quelques volontaires solitaires qui œuvrent corps et âme à Paris et en Province pour maintenir en vie certaines structures communautaires en grave difficulté, on est saisi d’une certaine nostalgie en songeant au bouillonnement et à l’enthousiasme collectifs de l’époque pionnière de la reconstruction d’après-guerre et de l’arrivée des Juifs d’Afrique du Nord.

 

LES PERSONNES ÂGEES
La « prise en charge » du 3ème et même du 4ème âge alimente quotidiennement le débat public et défraye la chronique médicale, économique, politique, parlementaire, et parfois judiciaire.

Le rabbin Milewski dans son ouvrage remarquable, « La vieillesse dans le judaïsme, un défi d’humanité » rappelle en des termes très forts nos principes fondamentaux dans ce domaine : Aux antipodes d’une pensée archaïque et révolue, on redécouvre dans nos  sources juives les ressorts d’une vision du monde innovante qui pour un esprit contemporain représente un « retournement de conception radical » : « Le temps de la vieillesse est… la manifestation de toute la richesse intérieure, engrangée tout au long de la vie… [elle] peut constituer comme une sorte de printemps, temps des récoltes de l’existence ».

L’organisation de notre société dite moderne produit un séquençage des périodes de l’existence qui nous enferme dans des cases socio-administratives : Enfance, Jeunesse, Age adulte, Vieillesse, Sénilité ». En revanche, le judaïsme, sur la base sémantique du pluriel hébraïque du mot vie (h’aïm) postule une continuité entre tous les âges, combinaison d’harmonie, de complémentarité et de solidarité, et fait de la vieillesse, en dépit des affres de l’affaiblissement des corps, non pas un naufrage mais un aboutissement, voire un couronnement : « les cheveux blancs sont une couronne de beauté » (Proverbes XVI,31).

Notre époque se plaît à exalter la jeunesse et à porter aux nues tous ses attributs, alors que, pour l’essentiel, elle n’est que projet, promesses et virtualités. A l’inverse, les « gens d’âge » ont pour eux un vécu et un bilan qui les ont façonnés et conduits au summum de leurs potentialités identitaires et morales.

 


 
     
 
 
     
 
 
     
 
 
Suivez-nous !
 
         
 
 
     
     
 

Gardez le contact !

Installez l'appli "Consistoire" sur votre smartphone !!

 
   

Copyright © consistoire