|
1.
Nature et Histoire
Chaque
fête de pèlerinage est liée à un événement
agricole : Pessah au printemps, Chavouot à la moisson et
Souccot à l’engrangement (cf. Exode XXIII). Nous
pourrions ajouter que cela est vrai aussi pour des fêtes
d’institution rabbinique comme Hanouka qui est liée
au solstice d’hiver ou Toubichvat qui correspond à
la montée de la sève dans les arbres.
|
|
|
Le
fait que nos fêtes rappellent à la fois des événements
agricoles et historiques n’est pas anodin : Pour la foi
juive, la nature n’est pas naturelle, elle ne s’explique
pas par elle-même, elle prend sens par l’Histoire
au sein de laquelle l’Eternel s’est manifesté
de façon grandiose. Ainsi, Pessah n’est pas uniquement
la fête du printemps, mais aussi « le temps de notre
libération » : Chavouot n’est pas uniquement
« la fête de la moisson », mais aussi «
le temps du don de notre Torah. » La sortie d’Egypte
marque la sortie des lois du déterminisme, mais elle appelle
l’acceptation du joug de la royauté divine et du
joug des mitsvot.
Le Maharal de Prague met en exergue ce passage du monde des pyramides
au mont Sinaï, de la manière suivante : le lendemain
de Pessah, Israël doit apporter de l’orge à
l’état brut, alors qu’à Chavouot, l’offrande
est composée de deux pains de blé. L’orge
à l’état brut écrit notre maître,
évoque la nourriture de l’animal, l’état
de nature originel ; le pain de blé est la nourriture de
l’homme travaillant la terre en apportant une plus-value
au monde créé par D. La sortie d’Egypte est
ainsi une invitation à l’élévation.
2. Chavouot et le Chabbat
Dans
le traité Chabbat 86 b, les sages et Rabbi Yossi discutent
de savoir si la Torah fut donnée le 6 sivan ou le 7 sivan,
mais tous reconnaissent que la Torah fut donnée un Chabbat
(en fait ils discutent sur le jour de la néoménie
de sivan). Sans entrer dans la discussion talmudique, nous pouvons
entendre que pour nos maîtres zal, le Torah ne pouvait être
révélée que le Chabbat.
Un
midrash enseigne que chaque jour est marié avec le suivant
: dimanche avec lundi, mardi avec mercredi et jeudi avec vendredi.
Quand le samedi a déclaré sa solitude, le Saint,
béni soit-Il, a répondu « tu seras marié
avec Israël ».
Si la quatrième parole réclame de chacun d’entre
nous de travailler six jours, afin de parachever le monde selon
la volonté divine (tikoun haôlam) ; elle exige le
repos sabbatique afin que l’homme se repose certes, mais
surtout afin qu’il réfléchisse au sens du
travail et qu’il se renouvelle au plan spirituel. La crise
économique présente n’est-elle pas due à
une folie d’avoir toujours plus, révélant
du coup le vide spirituel de nos sociétés de consommation.
|
|
|
Les
solennités de Chavouot et de Chabbat se ressemblent car
l’une comme l’autre, nous invite à un dépassement
de nous-mêmes, à une sortie du monde de l’avoir
pour une élévation dans le monde de l’être.
3.
L’ascension des 50 jours
Selon
la Kabbale cette marche de 50 jours - soit 7 semaines qui donne
son second nom à la fête de Chavouot - n’est
pas fortuite. En effet, en Egypte sous l’influence des mœurs
et de l’idolâtrie, nos ancêtres tombèrent
au 49ème degré d’impureté. Lorsque
l’on sait qu’il existe 50 degrés d’impureté,
on comprend que les kabbalistes veulent souligner que nos pères
ont failli disparaître par une assimilation totale au sein
du monde égyptien. Durant les cinquante jours de marche
depuis l’Egypte jusqu’au mont Sinaï, les Hébreux
se sont élevés, chaque jour, de niveau en niveau,
pour arriver face à la cinquantième porte de la
sainteté.
Si nous n’avons pas la possibilité de comprendre
la profondeur des enseignements kabbalistes, nous pouvons en saisir
une idée. L’assimilation, la perte de notre identité,
demeure possible, d’autant plus qu’aujourd’hui
les valeurs prônées par la société
permissive ne sont pas celles prônées par la Torah,
en matière d’éthique familiale notamment.
A nous de réaliser en permanence cette ascension vers D.
par l’étude de la Torah, la pratique des mitsvot
et la fréquentation de la maison de prière et de
la maison d’étude.
Les
coutumes de Chavouot
|
Les
synagogues sont généralement fleuries pour
rappeler le temps des moissons.
A
défaut de vivre à la campagne, ces fleurs
rappellent que nos pères étaient des bergers
et des agriculteurs. |
|
|
|
Certaines
familles consomment des mets lactés et du miel pour l’occasion,
afin de rappeler que la Torah est comparée au lait et au
miel dans le cantique des cantiques (IV, 9).
Nous
trouvons une allusion dans l’un des versets que nous lisons
le premier jour (Nombres XXVIII, 26) « ouvyom habikourim
béhakrivkhém Min’ha ‘Hadacha
LHAchem Béchavouotékhém
» : Les initiales donnent MEHALAV = de lait.
3.
Dans beaucoup de synagogues, on reste éveillé toute
la nuit en lisant le Tikoun leïl Chavouot, avant de réciter
la prière du matin. C’est là, disent nos maîtres
z’’l, une réparation (tikoun) de la
négligence de nos pères qui se sont laissés
gagner par le sommeil la nuit qui précéda la Révélation.
|
|
|
JEUDI
28 MAI
Préparer le Erouv Tavchilin pour pouvoir cuire vendredi
pour Chabbat
Allumage du 1er soir entre 20h04 et 21h23.
Arvit : Psaume 68, et yaalé véyavo dans la âmida.
A la maison, Kidouch des fêtes avec mention de Chavouot,
et récitation de Chééhéyanou.
Veillée d’étude, lecture du tikoun et office
au petit matin (se renseigner dans votre synagogue pour les
horaires).
VENDREDI
29 MAI
Chaharit : Office des fêtes avec Hallel.
1er sefer Torah : Ex. 19 et 20 (Les enfants d’Israël
au mont Sinaï et 10 Commandements lus avec la grande cantilation).
2ème sefer Torah : Nb. 32, 26 à 31 (sacrifices
et offrandes de la fête).
Haftara : Ezéchiel 1 (Vision du Char céleste).
Minha des fêtes, suivie du livre de Ruth (Partie 1), et
hazarot dans quelques communautés.
Allumage du 2ème soir : Entre 20h05 et 20h20
Arvit des fêtes
A la maison, Kidouch des fêtes avec mention de Chavouot,
récitation de Chééhéyanou.
SAMEDI
30 MAI
Chaharit : office des fêtes avec Hallel.
1er sefer Torah : Deut. 15 et 16 (lois de fêtes).
2ème sefer Torah : Nb. 38, 26 à 31.
Haftara : ‘Habacuc 3.
Minha des fêtes, suivie du livre de Ruth (Partie 2), et
hazarot dans quelques communautés.
Arvit de fin de fête.
Fin
de la fête : 22h43
|
|
|