Editorial 
                du Président 
              La 
                morale de Chavouot 
              Le 
                récit biblique donne plusieurs dénominations à 
                la célébration de Chavouot. 
              Elle 
                est désignée par « hag hakatzir », la 
                fête des moissons, toute fête juive ayant un rapport 
                avec la vie agricole, ou les saisons. 
              Chavouot 
                est également appelée Atséret, à savoir 
                «conclusion de la fête», les rabbins la considérant 
                comme étant le terme, l’aboutissement de la fête 
                de Pessah. 
              Quant 
                à la dénomination Chavouot qui signifie semaines, 
                elle découle du fait que la Torah prescrit de dénombrer 
                les sept semaines qui courent à partir du premier soir 
                de Pessah. 
                Comment oublier aussi que Chavouot est désignée 
                par nos textes comme la seconde des trois grandes fêtes 
                de pèlerinage ? 
              Néanmoins, 
                c’est le nom donné par notre liturgie, de « 
                zmane matane toraténou », le temps du don de notre 
                Torah… Cette dénomination s’est peu à 
                peu imposée à la conscience juive… Cette fête 
                ainsi devenue peu à peu comme l’anniversaire de l’événement 
                central du judaïsme : la révélation des Dix 
                Paroles sur le mont Sinaï. 
                Bien des penseurs juifs ont tenté de faire comprendre la 
                nature des voix entendues dans le Sinaï, qui vont devenir 
                une sorte de charte universelle de l’humanité, après 
                les lois noachides. 
              Yehouda 
                Halévy, un des plus grands poètes et théologiens 
                juifs, appelait cet événement « une révélation 
                publique ». Six cent mille témoins ont raconté 
                l’événement à leurs enfants qui, à 
                leur tour, en ont parlé à leurs propres enfants… 
                De génération en génération, chacun 
                a assuré la transmission à ses enfants, l’enseignement 
                des Dix Commandements, de façon à ce que, de maillon 
                en maillon, la chaîne ne soit jamais interrompue… 
              L’événement 
                du Sinaï a constitué l’apport le plus considérable 
                du peuple juif à la civilisation humaine. Souvenons-nous 
                que nos ancêtres acceptèrent la loi avant même 
                d’en connaître les tenants et aboutissants. Ces Dix 
                Paroles, le peuple juif n’a jamais cessé de les enseigner, 
                de les interpréter et de les commenter. 
              C’est 
                la raison pour laquelle l’une des traditions les plus significatives 
                de Chavouot est la soirée que l’on consacre à 
                l’étude des textes bibliques et kabbalistiques à 
                cette occasion. 
              C’est 
                pourquoi, le Consistoire de Paris et d’Ile-de-France ne 
                faillit pas à la tradition. Je vous invite dimanche 16 
                mai au YAM HATORAH, de 13h à 22h, sur le bateau Le Louisiane, 
                basé Quai de la Rapée, dans le XIIème arrondissement 
                où de nombreux rabbins, penseurs et théologiens 
                vous délivreront des enseignements. 
              Evoquons 
                aussi – parce qu’elle est belle et symbolique – 
                la tradition de certaines communautés séfarades 
                qui, à l’office de Chavouot, donnent lecture d’une 
                ketouba, contrat de mariage qui scelle les noces entre le saint 
                béni soit-il et le peuple juif. 
              Il 
                est enfin une autre tradition, la lecture, ce jour-là du 
                Rouleau de Ruth. Est-ce uniquement parce que, l’arrière-plan 
                de ce texte est constitué par des activités agricoles 
                spécifiques à cette époque de l’année 
                ? En vérité, ce que l’on cherche à 
                évoquer avec force à cette occasion c’est 
                le personnage de Ruth, cette jeune Moabite qui affirme, sans doute 
                pour la première fois dans l’histoire, son amour 
                de l’Eternel, des juifs et sa fidélité sans 
                faille à la foi et au peuple de Naomi. Ce texte enseigne 
                qu’un non-juif peut, à condition qu’il le veuille, 
                jouer un grand rôle dans l’histoire de la libération 
                de l’humanité… D’ailleurs, le Messie 
                appartient à la descendance de Ruth.  
                Belle morale en vérité. 
                  
              Chabat 
                Chalom  |