LE CONSISTOIRE APPELLE LES AUTORITES DE LA REPUBLIQUE A FAIRE CESSER LES ATTAQUES ANTISEMITES

Lille, Rouen, Mulhouse, Saint-Denis, Bischheim, Lingolsheim, Toulouse, Marseille, Metz, Toulon, et encore hier Villeneuve-Saint-Georges: autant de synagogues attaquées et vandalisées depuis trois semaines un peu partout en France.

Ce sont déjà 66 actes antisémites qui ont été officiellement recensés sur cette période, de la menace aggravée jusqu’aux coups de couteaux à la gorge (dans la nuit du 15 janvier) : la liste est longue et insupportable.

Le Consistoire Central appelle les autorités de la République à faire la lumière au plus vite sur ces actes inqualifiables, afin de punir de façon exemplaire les coupables. Il les invite également à prendre toutes les mesures nécessaires pour enrayer cette spirale infernale.

Attendons-nous l’irréparable pour réagir ? Nous en appelons à un réveil général des consciences. Les actes antisémites ne doivent pas se banaliser dans notre pays.

Le Consistoire Central de France condamne l’interdiction du concert d’Enrico Macias à l’Ile Maurice

C’est avec la plus profonde indignation que le Consistoire Central de France déplore et condamne l’annulation du concert d’ Enrico Macias, qui devait avoir lieu à l’Ile Maurice le 23 janvier prochain. Cette interdiction du concert intervient alors que selon des sources concordantes, les autorités de ce pays n’auraient pas apprécié que le chanteur ait participé au rassemblement digne et silencieux de soutien à Israël qui a eu lieu le dimanche 4 janvier à Paris, et rendent ainsi impossible le déroulement de ce concert.

Le Consistoire Central de France rappelle qu’Enrico Macias est Ambassadeur pour la Paix auprès des Nations Unies et n’a eu de cesse depuis quarante ans d’être avant tout un défenseur acharné des valeurs de tolérance, de fraternité, et de respect de l’autre, et d’ériger à travers son répertoire musical des passerelles irremplaçables entre l’Orient et l’Occident.

C’est pourquoi cette annulation constitue une véritable injustice tant envers ce que représente depuis des décennies cet artiste d’exception auprès de générations de français, qu’envers la liberté que doit avoir chaque citoyen à manifester dignement et pacifiquement pour une cause qu’il estime juste.

Par ailleurs, cette décision est de nature à alimenter, voire à justifier, certains actes antisémites de la part de ceux voulant à tout prix exporter le conflit du Proche-Orient très loin de ses frontières en accréditant le fait – ignoble et dangereux – que soutenir aujourd’hui Israël serait considéré comme un faute, voire come un délit.

Cette mesure prise à l’encontre d’un citoyen français à part entière est une atteinte à la France et aux Français. C’est pourquoi le Consistoire Central de France demande une réaction ferme et sans ambigüité des pouvoirs publics face à cette situation aussi choquante qu’inadmissible.

Le Consistoire Central de France et le Consistoire de Paris condamnent avec la plus grande fermeté les attaques contre les synagogues de Saint-Denis et de Bischeim

Le Consistoire Central de France et le Consistoire de Paris condamnent avec force la très grave attaque qui a eu lieu dimanche 11 janvier au soir contre la synagogue de Saint-Denis (93) avec le lancement aveugle, par une bande de jeunes cagoulés, d'engins incendiaires ayant pris feu quelques minutes seulement après que des fidèles aient quitté la synagogue et alors que le rabbin était encore présent. Nous avons également appris qu’une agression similaire a eu lieu dans la nuit contre la synagogue de Bischheim (Alsace).

Le Président du Consistoire exprime sa colère face à ces nouveaux actes antisémites, qui font suite à une succession de menaces et d'actes dangereux contre la Communauté juive à travers toute la France.

Joël Mergui rappelle à cet égard que si des drapeaux israéliens peuvent être brûlés impunément et si des slogans de haine peuvent être hurlés par certains sans être inquiétés dans de nombreuses manifestations s'étant déroulées ces dernières semaines dans les principales villes de France, il ne faut guère s'étonner que les menaces se transforment très vite en passages à l'acte.

Le Consistoire en appelle à la responsabilité de l'ensemble des élus et des pouvoirs publics pour que ces menaces soient prises avec la plus grande vigilance et que ces actes de violence soient punis avec la plus grande sévérité.

Le consistoire rappelle qu'une manifestation pro-palestinienne, soutenue par la municipalité, s'était tenue jeudi soir à Saint-Denis.

Après la multiplication de ces actes de violence contre les synagogues, tant en région parisienne que dans toute la France, le Consistoire de Paris, à l'initiative de son Président, avait déjà réuni en urgence, dimanche 11 janvier au matin, les présidents des communautés juives pour une séance de travail exceptionnelle centrée sur les problèmes de sécurité. Devant les Présidents et représentants des communautés juives de Paris et de sa région, les responsables du SPCJ (Service de Protection de la Communauté Juive), qui travaillent en étroite collaboration avec le Consistoire pour la protection des synagogues et des lieux de culte, ont exposé l'état des tensions et du regain d'actes antisémites dans le contexte du conflit au Proche-Orient. Il a été rappelé à cette occasion aux Présidents de communautés les mesures de vigilance, de sécurité et de protection nécessaires pour faire face aux risques actuels. Ces derniers ont en retour fait part de leurs inquiétudes, voire de leur colère, qui émanent actuellement de leurs propres expériences sur le terrain.

Le Président Mergui a rappelé que l'ensemble des communautés juives devaient à la fois s'assurer que toutes les mesures de sécurité ont été prises dans les synagogues et les communautés, et prendre au plus vite contact avec les maires et les commissariats de police pour entretenir avec eux des échanges réguliers sur ces questions. Les Présidents de communautés ont demandé au Président du Consistoire de lancer un appel aux pouvoirs publics pour que tous les moyens soient employés et toutes les mesures prises pour une vigilance et une protection maximum face aux risques encourus quotidiennement sur le terrain, en particulier dans les zones les plus exposées.

Manifestation du dimanche 4 Janvier 2009

Le rassemblement de soutien à Israël organisé par Meyer HABIB, vice Président du CRIF,a réuni dimanche 4 Janvier 2009 plusieurs milliers de personnes et de nombreuses personnalités.

Cette manifestation de solidarité avec les victimes du terrorisme en Israël et en soutien à Israël a été un moment d'unité exceptionnel.

Différents orateurs sont intervenus et quelques chansons israéliennes ont été entonnées par Messieurs Meyer HABIB et Samy GOZLAN.

Le Grand Rabbin de France Gilles BERNHEIM a souligné : "Il en faut du courage pour aller là où l'armée d'Israël s'est rendue, où ces jeunes gens de 18 à 25 ans sont allés défendre leur pays" avant d'ajouter, "Qui n'a pas parmi ses proches, quelqu'un de mobilisé ? Nos nuits sont courtes et sont des épreuves. Israël n'a nulle volonté de détruire un autre peuple. La seule préoccupation de Tsahal est de préserver, avec amour et courage, l'idée d'humanité et de liberté pour tous les hommes".

Le président du Consistoire Central et de Paris, Joël MERGUI, a souligné "Nous ne brûlerons pas de voitures, nous ne proférerons pas d'injures, mais nous voulons affirmer haut et fort que le peuple juif a le droit à la vie et, partant, le droit de se défendre. S’il baisse les armes, il n’y aura plus d’Israël et si le Hamas baisse les armes, alors il n’y aura plus de guerre. Sans Israël, il n’y aura plus jamais de paix pour le peuple juif dans le monde. Pour que le sang ne coule plus, le terrorisme doit cesser".

Le député Maire du 16ème arrondissement de Paris Claude GOASGUEN a rappelé: « Nous ne sommes pas contre le monde musulman, mais contre l’islamo-fascisme du Hamas. Vive la France ! Oui, nous sommes aux côtés d’Israël et contre le Hamas ! Manifestons et battons-nous ! ».

Le Président du CRIF, après une prière très émouvante du Grand Rabbin de Paris David Messas, a conclu, en rappelant les années d'enfer qu'a vécues la ville de Sdérot: « Israël a le droit et le devoir d’assurer sa défense et nous le soutenons. En cela, nous défendons les valeurs de tolérance qui sont le fondement de la République française ».

Après la Hatikva et la Marseillaise, les participants ont quitté les lieux dans le calme et la dignité.

© Photos Alain Azria

8 janvier 2009 : Soirée de prières et de recueillement à Buffault

A l’appel du Grand Rabbin de France, Monsieur Gilles Bernheim, et du Président du Consistoire Central de France, Monsieur Joël Mergui, ce sont plusieurs milliers de personnes qui ont uni au même moment leurs voix et leurs prières pour que le Peuple d’Israël soit protégé et trouve enfin le chemin de la Paix.

A Paris, la cérémonie s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités. Le Grand Rabbin de France a souligné, au cours d’une brève intervention, que : « Prier c’est marquer son humilité, comme cette guerre faite sans orgueil et sans souci de puissance ».

Le Président du Consistoire Central, Monsieur Joël Mergui, a rappelé « l’importance de se retrouver, dans les périodes difficiles, dans la synagogue, symbole du judaïsme. La prière nous permet de maintenir la flamme de la vie juive et de renforcer le lien avec Israël qui a besoin de nous autant que nous en avons besoin ».

Le Grand Rabbin de Paris, Monsieur David Messas, a évoqué l’angoisse des familles qui vivent depuis des années sous la menace des roquettes et a exprimé l’espoir que plus aucune mère, de chaque côté, ne pleure plus jamais son enfant.

Cette soirée s’est terminée par les prières pour l’Etat d’Israël et pour la République Française.