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Lundi 22 novembre, au siège du Consistoire Central de France, des délégués des principales communautés juives europénnes se sont réunies, à l'invitation du Grand Rabbin de France et du Président du Consistoire.
Etaient représentées les communautés d'Allemagne, d'Autriche, de Belgique, du Danemark, d'Espagne, d'Italie, des Pays-Bas, de la Pologne et du Royaume-Uni. Etaient également représentés le Conseil Européen des Rabbins et le Congrès Juif Européen.
L'éventuelle adoption, par le Conseil de l'Union Européenne qui doit se réunir le 6 décembre prochain, d'une nouvelle législation sur l'abattage rituel était au centre du débat. Il faut rappeler que l'amendement 205 qui est en jeu a été adopté par le parlement européen en juin 2010.
Si la nouvelle proposition de loi était entérinée par le Conseil, elle mettrait en péril l'équilibre fragile de la cacherout dans toute l'Europe. Un rejet du texte ne mettrait pas un terme définitif à cette menace mais enverrait un signal fort aux parlementaires.
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Dimanche 21 novembre, la grande Synagogue de la Victoire a procédé à la cérémonie d’installation de son rabbin, Moshé Sebbag.
C’est dans une synagogue où plus de 750 personnes se sont pressées à partir de 18h00, que le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, et le Grand Rabbin de Paris David Messas ont présenté officiellement Le Rabbin Moshé Sebbag à sa communauté.
Cette cérémonie, très solennelle dans son déroulement, a été ponctuée, comme toujours à la Victoire par un magnifique programme musical, interprété par les Hazanim, le chœur et l’ensemble musical de la Grande Synagogue.
Ce caractère, très traditionnel, a été renforcé par la présence de nombreuses personnalités officielles, en particulier, Monsieur Laurent Touvet, Directeur des Libertés Publiques et des cultes représentant le Ministre de l’Intérieur, Monseigneur Jérôme Beau, représentant le Cardinal-Archevêque de Paris André Vingt-Trois, Monsieur Mohammed Moussaoui, Président du Conseil Français du Culte Musulman.
Les présidents des communautés d’Angers, de Tours et d’Avignon, ainsi que de nombreux fidèles de ces villes où le rabbin Sebbag avait exercé, précédemment, son ministère, avaient fait le déplacement à cette occasion.
Après le discours d’accueil du Président de la Synagogue, Jacques Canet qui a rappelé la signification toute particulière d’une telle cérémonie qui s’apparente au mariage d’une communauté à son rabbin, c’est Monsieur Joël Mergui, Président du Consistoire Central et du Consistoire de Paris qui a pris la parole.
Monsieur Joël Mergui a, tout d’abord, insisté sur le rôle central et emblématique de la Synagogue de la Victoire au sein du Judaïsme Français. Il a ensuite souligné à quel point il était significatif que la Communauté et le Consistoire aient porté leur choix sur un rabbin de 35 ans dont les efforts sont, déjà, récompensés, pour rapprocher les jeunes de toutes sensibilités vers la synagogue, celle-ci ayant une vie communautaire très dense, avant d’être la synagogue des grandes cérémonies nationales. De manière tout à fait sympathique il a conclu en rappelant que les origines du rabbin Sebbag, français par mariage, mais israélien de naissance, de mère roumaine et de père originaire de Meknès, symbolisaient parfaitement la réalité et la richesse d’aujourd’hui du peuple juif.
Le Grand Rabbin de Paris a, quant à lui, rappelé quelques souvenirs plus personnels, puisque le grand père et le grand oncle de Moshé Sebbag avaient été des rabbins et des docteurs de la Loi très éminents au Maroc, ayant de nombreux liens avec sa propre famille. Cette relation donne au nouveau rabbin de la Victoire des responsabilités d’autant plus grandes que ce poste a, par le passé, toujours été occupé par des rabbins français emblématiques dont le dernier en date n’était autre que le Grand Rabbin de France.
C’est le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim qui a conclu les discours de présentation, en rappelant son attachement à la communauté de la Victoire, dont il avait été rabbin pendant plus de 13 ans. Il a fortement souligné à quel point cette synagogue, vivant, en effet, une vie communautaire forte, mais dont le calendrier était également ponctué par de grandes manifestations, vitrines du Judaïsme Français, nécessitait un rabbin « jeune et vigoureux », et assez atypique comme Moshé Sebbag. Par ailleurs, le Grand Rabbin de France a, particulièrement, insisté sur le rôle d’Israël comme centre de gravité du monde juif actuel, et en conséquence la nécessité, pour les rabbins d’avoir une bonne connaissance de la réalité actuelle d’Israël, tant au plan intellectuel qu’au plan économique et politique. C’est pourquoi le parcours de Moshé Sebbag, après des études scientifiques, ainsi qu’une première expérience professionnelle à l’armée, lui permettent de bien appréhender les aspirations et les préoccupations actuelles des fidèles. Il a également salué le courage de l’épouse du nouveau rabbin, Myriam, pédiatre, mais aussi mère de quatre jeunes enfants, qui se dévoue au quotidien en ouvrant très naturellement sa maison à tous les fidèles, donnant, ainsi, un vrai sens à cette mission d’un couple rabbinique.
C’est le rabbin Moshé Sebbag qui a conclu, en faisant le lien entre l’enseignement donné dans la paracha de la veille, Vayichla’h, et sa conception de la fonction rabbinique. Il a rappelé que Jacob n’avait pu prétendre au nom Israël, donné par l’Ange, qu’après avoir su concilier vie matérielle et vie spirituelle. La religion juive ne voit aucune contradiction entre l’insertion ou la réussite dans la vie civile, et la pratique rigoureuse des commandements de la Torah. Par contre, « évoluer dans la Société, sans la boussole de la Torah, est mission impossible, car c’est la Torah qui nous aide à garder le cap, et à montrer le chemin à nos enfants pour qu’ils restent juifs dans la durée, et qu’ils puissent, ainsi, perpétuer le nom d’Israël reçu par Jacob ».
C’est, selon la tradition consistoriale, après la Prière pour la République Française et la Prière pour l’Etat d’Israël, que s’est terminée cette belle soirée, en chants et autour d’un sympathique vin d’honneur offert sous la verrière et le jardin de la synagogue.
Jacques Canet
(c) Photos Alain Azria |
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