8 avril 2010  

 

 

 

Editorial du Président

Yom Hashoah

Dimanche prochain, le 11 avril, le peuple juif aura à cœur de commémorer le souvenir des six millions des nôtres délibérément assassinés par les nazis et leurs collaborateurs. Yom Hashoah est ainsi devenu, pour notre disgrâce, une des dates les plus malheureuses de notre calendrier, à l’image d’un grand Ticha Béav.

Yom Hashoah est l’occasion pour nous de communier avec le souvenir de nos défunts qui n’ont pas eu de sépulture, de penser à ce qu’ont été leurs douleurs et leurs souffrances, d’être fidèles à leur mémoire mais aussi de réfléchir à la signification qu’un tel événement, aussi terrifiant soit-il, peut avoir pour notre destin commun. Pour l’histoire du peuple juif qui est une tragédie renouvelée, la Shoah est indiscutablement un summum !

Un grand nombre de philosophes et de théologiens, juifs ou non, ont tenté de trouver un sens à ce mal absolu qui a pour nom Shoah.

Pour certains, André Neher par exemple, « la Shoah est impensable et incompensable ». Pour d’autres, elle constitue un événement qui modifie fondamentalement notre perception de l’homme et de l’histoire. Un rabbin de New York Irving Greenberg écrit que « désormais l’humanité doit vivre dans l’effroi que suscite un monde où s’est incarné le mal absolu ».

Sans doute la Shoah doit-elle rester, aujourd’hui encore, une question sans réponse, une de ces interrogations comme on en trouve dans le récit du prophète Jérémie ou encore dans ceux de Job ou de Kohelet.
Nous qui, avec six millions d’épines dans nos cœurs, sommes aujourd’hui une communauté de rescapés – chéérit hapléta ainsi que le dit notre liturgie - avons aujourd’hui un double devoir : celui impérissable de donner dans nos cœurs une sépulture à ces millions de morts partis naguère en fumée dans le ciel de l’Europe. L’autre devoir est aussi de faire le serment de nous opposer, ici et maintenant et de toutes nos forces, à la résurgence des forces du mal, et à tous les projets visant à nier, minimiser ou relativiser la Shoah.

Il ne suffit pas pour nous de dire « plus jamais ça » ou encore de garder le souvenir du mal absolu qu’on nous a infligé au cœur même de la civilisation européenne, voici quelques décennies. Il nous faut aussi construire nos communautés afin qu’elles restent fidèles à l’espérance et à la recherche de la paix universelle.

Les survivants de la Shoah et les témoins disparaissent. On pourra de moins en moins voir des bras avec des chiffres tatoués. Les négationnistes et autres révisionnistes de l’histoire auront-ils désormais tout loisir pour poursuivre leur travail de sape? Comment pourrons-nous continuer à porter témoignage ? Voilà un des défis auquel notre génération aura à répondre.

Le grand théologien juif canadien Emil Fackenheim a une formule qui peut constituer pour chacun d’entre nous une belle et utile leçon : « Une voix impérative se fait entendre d’Auschwitz : interdiction absolue aux juifs d’accorder à Hitler une quelconque victoire posthume ».

Je vous donne rendez-vous lundi 12 avril à 19h30 à la synagogue de la place des Vosges. Venez nombreux !

 
 

Dov ZERAH

 
       
 

A la fin de la seconde guerre mondiale, le monde découvre l'horreur de la Shoah : 6 millions de juifs exterminés dans d'atroces souffrances, soit un tiers de la population juive mondiale.

La Shoah fut la plus grande entreprise d'anéantissement industriel jamais conçue, avec ses méthodes scientifiques, son processus systématique de recherche de victimes, sa mise en place d'une organisation bureaucratique du crime, ses expérimentations médicales horribles.

Le monde découvre ces camps d'internement, ces convois de déportés transportés dans des conditions inhumaines, dans des trains de marchandises ou des wagons à bestiaux vers les camps de concentration : Dachau, Struthof, Mathausen, Dora, Bergen Belsen, Ravensbrück, Buchenwald, Flossenberg, Sachsenhausen, Neuengamme...
...et aussi tous les camps d'extermination spécialement conçus pour détruire tous les juifs tombés entre les mains de l'Allemagne nazie.
Ces noms qui ont sonné le glas de l'humanité : Auschwitz, Birkenau, Maïdanek, Treblinka, Chelmno, Sobibor, Belzec...
Leur seule évocation éveille en nous un sentiment de révolte, car chaque instant du martyr de nos frères et soeurs est à jamais inscrit dans notre mémoire collective.

 

Ainsi ont péri assassinés des millions de juifs

sans sépulture, sans la moindre prière

La mémoire de ce crime sans nom ne peut, ne doit être effacée. Il faut garder à l'esprit que pendant un temps, l'Homme avait cessé d'exister. Plus le moindre sentiment d'humanité. Une éclipse totale. La nuit la plus sombre, celle où tuer était la règle absolue. Il fallait anéantir, faire en sorte qu'aucune trace ne subsiste de ces victimes. Leur retirer l'identité en les marquant d'un numéro n'était pas suffisant, il fallait que leurs corps disparaissent et que le vent de l'oubli emporte à jamais leurs cendres.

 

La cérémonie du Yom Hashoah veha Gvoura - Journée de la Shoah et de la Bravoure - a été fixée au 27 nissan par la Knesset en 1951 pour commémorer les millions de personnes tuées lors de l'Holocauste.

Ce jour-là, un Kaddich s'élève à l'unisson de toutes les synagogues du monde pour ceux qui sont partis sans prière.

El malé rahamim

Dieu plein de miséricorde, Toi qui résides dans les hauteurs, accorde un repos éternel, sous les ailes de Ta providence, à l'instar des saints et des purs qui brillent et étincellent comme la lumière du firmament, aux six millions d'âmes d'Israël, aux déportés et exterminés pendant la Shoah, hommes, femmes, enfants, qui furent assassinés, brûlés, dans les camps de la mort, en particulier à :

Auschwitz-Birkenau, Belzec, Chelmno, Sobibor, Maïdanek, Treblinka, Stuthof, Dachau, Büchenwald, Mathausen

Par la prière exprimée par notre communauté pour l'élévation de leur âme, ô Père miséricordieux, recouvre-les des Tes ailes à jamais, que leur âme soit protégée dans le faisceau de vie éternelle, que l'Eternel soit leur héritage, que le souvenir de leur opprobre ne s'efface jamais, et que leur mérite se pose en permanence sur nous et sur tout Israël.

ô terre ne recouvre pas leur sang, que leurs cris restent vivants, qu'ils reposent en paix et qu'ils se relèvent à la fin des temps, et disons amen.

 

 
     
 

 

COMMENT COMMEMORER LE YOM HASHOAH ?

A la maison
En allumant une veilleuse et en la laissant brûler pendant 24 heures, toute la durée du Yom HASHOAH, comme on le fait traditionnellement à l’anniversaire de la disparition d’un être cher.

 

A la synagogue
On allume six grandes bougies en souvenir des 6 millions des nôtres, assassinés uniquement parce qu’ils étaient juifs.
Le ministre officiant récite le El Malé Rahamim dédié à nos martyrs.
Les personnes présentes récitent un Kaddich collectif. Dans certaines synagogues, on rappelle les noms des déportés de la Communauté.

 

 
 

Lecture des noms des déportés juifs de France

Du dimanche 11 avril 2010, 19h30

au lundi 12 avril 2010, 18h45


Au Mémorial de la Shoah
17 rue Géoffroy l’Asnier
75004 PARIS

OFFICES COMMEMORATIFS DANS LES COMMUNAUTES
(Liste non exhaustive)

De nombreux offices sont organisés dans les Synagogues. Renseignez-vous auprès de votre communauté pour avoir toutes les informations.


PARIS

75004 - PLACE DES VOSGES
14 place des Vosges
12 avril 2010
20h00
75009 - BUFFAULT
28 rue Buffault
12 avril 2010
18h30
75012 - CHIVTE ISRAEL
12 cité Moynet
11 avril 2010
17h30
75013 - SIDI FREDJ HALIMI
61-65 rue Vergniaud
11 avril 2010
19h00

BANLIEUE

77100 MEAUX
11 rue Paul Barennes

11 avril 2010
18h00
92000 NANTERRE
13 rue du Castel Marly

11 avril 2010
19h00
92100 BOULOGNE
43 rue des Abondances
11 avril 2010
19h30
94300 VINCENNES
30 rue Céline Robert
11 avril 2010
19h00
 
     
     
  D'autres informations sur le sujet ...  
 
 
     
 
 
     
 

Dans la promotion de Pâques de la Légion d'Honneur, nous avons relevé avec plaisir la promotion et les nominations suivantes :

M. Moise Cohen, Président d'Honneur du Consistoire de Paris est promu Officier
M. Eric de Rothschild, Président du Mémorial de la Shoah et M. Edmond Elalouf, Président du Centre Communautaire de Paris sont nommés Chevalier.

Le Consistoire de Paris leur adresse ses vives félicitations.

 
     
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