La paracha de la semaine dernière décrivit de quelle manière le Sanctuaire devait être construit. Il y avait la Cour, avec l’Autel de cuivre pour les sacrifices. Puis, à l’ouest, il y avait le Sanctuaire intérieur, avec des murs de bois de cèdre recouvert d’or et un toit formé de délicate tapisserie. Cette paracha décrivit aussi la plupart des objets sacrés qui devaient y être placés : l’Arche d’or contenant les Tables de la Loi ; la Table d’or et la Ménorah, candélabre à huile en or à sept branches. Mais un élément important ne fut pas mentionné, comme nous allons le voir.
La paracha de cette semaine, Tetsavé, décrit les vêtements des prêtres qui officiaient dans le Sanctuaire : Aharon et ses fils. Elle relate ensuite la manière dont ceux-ci devaient être sanctifiés avec de l’huile d’onction, et comment le service dans le Sanctuaire devait débuter.
Tout à fait à la fin de la paracha de cette semaine, un dernier élément est décrit : c’est l’Autel d’Or sur lequel le prêtre offrait l’encens deux fois par jour, chaque matin et chaque après-midi. Il était placé dans le Sanctuaire intérieur, près de la Menorah en or.
Nos Sages s’interrogent sur le fait qu’une partie si importante du Sanctuaire soit évoquée en dernier. Pourquoi ne fait-elle pas partie de la paracha de la semaine passée dans laquelle étaient décrits tous les autres composants du Sanctuaire ?
L’une des réponses à cela est :
L’Autel d’Or est réservé pour la fin parce qu’il exprime la raison d’être du Sanctuaire tout entier. C’est son apogée.
Ceci parce que le service de l’Autel d’Or était accompli de façon solitaire. Tous les autres services du Temple étaient publics. Le Talmud de Jérusalem déclare que lorsque que le prêtre pénétrait dans le Sanctuaire pour offrir l’encens sur l’Autel d’Or, il était seul avec D.ieu.
Ceci souligne la dimension personnelle et intime de toute l’observance juive. À cause de la chaleur sociale de la vie juive, nous oublions parfois la joie et le sentiment d’accomplissement que le Judaïsme peut nous apporter en tant qu’individus. Chaque mitsva constitue un lien personnel avec D.ieu.
Que l’on accomplisse une mitsva seul ou avec un groupe de gens, celle-ci comporte toujours une dimension personnelle et intime. L’accent mis sur l’Autel d’Or dans la paracha nous rappelle que par la pratique juive dans notre vie quotidienne, chacun peut pénétrer l’atmosphère parfumée du Sanctuaire et offrir des encens à D.ieu.