Les bikourim, un regard sur l’origine

« Quand tu seras entré dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne en héritage, que tu
l’auras occupé et que tu y seras établi. Tu prendras les prémices « réchite » de tous les
fruits de la terre produits par le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne… » (Deutéronome 26,
1-2)
La paracha de Ki tavo est introduite par la mitsva, le commandement des « bikourim », des
prémices. Après la conquête et le partage de la terre d’Israël, chaque agriculteur avait
l’obligation d’apporter au temple de Jérusalem les premiers fruits de sa récolte afin de les
offrir aux Cohanim, aux prêtres.
Le midrach nous enseigne que le monde fut créé par le mérite de 3 fondements, la h’ala (
offrande de pâte), les maasrot (les dîmes) et par le mérite des bikourim (des prémices).
Pour quelle raison ?
Ces 3 éléments sont appelés réchite (premier).
« Bérechit bara Elokim », au commencement Dieu créa… (Genèse 1, 1) Nos sages
interprètent le verset comme signifiant, pour le « réchite »,c’est pour ce qui est « premier »
que Dieu créa le ciel et la terre.
Nous pouvons nous interroger sur le caractère principiel de la mitsva de bikourim au point
qu’elle justifierait la création du monde.
Le Maharal de Prague définit la notion du « réchite » comme étant la conception première, le
projet. La finalité dépend de l’intention première. « Bérechit bara Elokim » signifie que ce
« réchite » est l’origine et le fondement de la volonté divine qui conduit tous les éléments de
la création vers cet objectif premier.
C’est en ce sens que les bikourim sont appelés « premier », car derrière le processus
agricole, l’homme se doit de ramener les éléments à leur origine.
Le temple de Jérusalem est appelé dans le verset « makom », qui signifie un lieu, un
endroit.
Dieu est également appelé « makom » car il englobe et inclut toute la réalité.
Lorsque Yaacov (Jacob) était en chemin vers H’aran, il atteint brutalement l’endroit (le
makom). Il disposa des pierres autour de sa tête pour y dormir; à son réveil, ces pierres
furent unifiées en une seule. Nos sages nous enseignent que l’endroit fait référence à
l’emplacement du temple et que l’unification de ces pierres symbolise le fait que tous les
éléments convergent vers l’origine première. Yaacov érigea cette pierre en colonne et
prononça le vœu que celle-ci devienne un temple pour Dieu. (Genèse 28, 22)
Les prémices des fruits de la terre d’Israël devaient être déposés dans une corbeille et être
emmenés au temple de Jérusalem, le lieu de la révélation.
Chabat chalom
Rabbin Daniel Knafo