Le Talmud (traité meguila 31b) nous enseigne que Ezra le scribe a institué la lecture de la
paracha de Ki tavo avant Roch hachana afin que se termine l’année et ses malédictions. Les
Tossafot ajoutent que la paracha de Nitsavim est lue systématiquement le chabat précédant
ce nouvel an pour ne pas juxtaposer ces malédictions à la fête de Roch hachana.
Au dernier jour de sa vie, Moché réunit l’ensemble du peuple d’Israël afin de renouveler
l’alliance du Mont Sinaï. C’est dans ce contexte que la Torah nous présente la notion de
responsabilité mutuelle qui existe au sein du peuple. Chacun est responsable de ses
propres actions face à Dieu mais personne ne doit se sentir concerné uniquement par sa
propre existence. Nous faisons tous partie d’un projet commun qui nous dépasse. Ce
principe est un élément essentiel qui nous permet de comprendre la raison pour laquelle
nous ne pouvons rester indifférents face aux fautes commises par les autres.
Dans son commentaire, Rashi tente de justifier les raisons qui poussent Moché à
rassembler l’ensemble du peuple à ce moment précis.
Tout d’abord, Moché semble mobiliser l’ensemble des forces vives de la nation afin de
renouveler l’alliance avec Dieu.
D’après la deuxième explication, Moché cherche à rassurer les enfants d’Israël quant à la
récitation des 98 malédictions qui pourraient s’abattre sur le peuple si ce dernier en arrivait à
se détacher des valeurs de la loi. Le peuple était littéralement terrifié et pensait que son
avenir était définitivement compromis.
C’est pour cette raison que Moché les réconforte en leur disant : « Aujourd’hui, vous êtes
tous debout devant l’éternel votre Dieu ». Quel que soit votre comportement, vous serez
toujours debout et vivants au sein des nations.
D’après sa troisième explication, Rashi tente de nous faire comprendre l’état d’esprit du
peuple au jour de la mort de leur chef spirituel. À leurs yeux, Moché représentait tout ce
qu’ils étaient.
Moché ne voulait surtout pas laisser penser qu’il était le meilleur dirigeant que l’on puisse
espérer et qu’après lui, rien ne pourrait fonctionner convenablement. C’est pour cette raison
qu’il rassemble le peuple le jour de sa mort. Il se présente face à l’assemblée, accompagné
de son successeur pour rappeler à tous que le peuple ne serait pas orphelin et que leur
nouveau chef porterait en lui l’esprit divin qui lui permettrait de les diriger avec force et
réussite.