Yossef révèle enfin son identité à ses frères…
Dans un constat indéniable, Yéhouda qui était à l’origine de la vente de son frère, est prêt, au péril de sa vie, à se battre pour sauver son jeune frère Binyamin.
Yossef comprend désormais que le repentir familial a abouti, que l’heure de la réconciliation est arrivée.
Yossef ne put se contenir plus longtemps et ses sanglots furent entendus dans toute la maison de Pharaon et la nouvelle s’est alors répandue rapidement.
Yossef demande à ses frères d’aller rapidement auprès de leur père afin de lui annoncer qu’il est toujours vivant et lui demander de bien vouloir le rejoindre en Égypte… « Ne vous querellez pas en chemin ». ( Genèse 45, 24)
Rashi traduit le verset par le fait que Yossef enjoint à ses frères de ne pas s’engager dans un débat Halakhique qui risquerait de les écarter de leur chemin…
Cela évoque une mise en garde sur le risque de briser, une fois de plus, l’unité familiale à peine retrouvée. Pourtant, Rachi semble vouloir mettre en avant ce qui fut à l’origine de toute cette querelle familiale et cette « descente aux enfers » de Yossef. Si les frères l’ont vendu, ce n’était pas simplement par jalousie, ils l’avaient jugé à Dothan, en hébreu selon le Dath et le Din, selon les critères de la Halakha dont ils avaient immédiatement appliqué la sentence .
D’après eux, Yossef s’était rendu coupable du crime de « lèse-majesté ». En effet, en affirmant qu’un jour tous ses frères se prosterneront devant lui, il venait dévoiler ainsi sa volonté consciente et son désir d’être le roi à la place de Yéhouda, représentant dans la royauté parmi les tribus.
Dans cet effort de critique permanente et de colportage, les frères pensaient que Yossef cherchait à les discréditer auprès de leur père et à les exclure du projet familial engagé par Avraham.
Il est donc condamné à la peine capitale… La vente avait comme finalité de l’éliminer totalement…
Vingt-deux ans plus tard, Yossef se souvient de ce jugement. C’est ainsi qu’ avant de les envoyer en Israël auprès de Yaakov, il leur demande de ne plus considérer une décision Halakhique si importante, aux conséquences si désastreuses, au détour d’un chemin mais d’un lieu consacré à l’étude.
S’ ils avaient attendu d’être chez eux, ils auraient pu, notamment, se concerter avec leur père et reconsidérer leur jugement hâtif et impartial.
Yossef ne voulait pas que l’histoire se répète et souhaitait éviter que l’un d’entre eux soit désigné comme responsable et coupable de la vente. « Ne vous querellez pas en chemin »
Chabat Chalom
Rabbin Daniel Knafo