La Torah aurait dû commencer ainsi…
Le rythme temporel de la Genèse et la structure de l’œuvre de la création n’ont, semble-t-il,
pas eu l’écho ni la pertinence requise.
« Qui dira les hauts faits de l’Eternel ? » (Psaumes 106, 2)
C’est par la première mitsva que la Torah aurait dû commencer son récit… Celle de la
sanctification du nouveau mois synchronisée avec le cycle lunaire.
Si la parole créatrice « Bérechit » à déterminer la temporalité par le point de départ, le
renouvellement de la lune et sa sanctification ont contribué à conduire le monde à
l’aboutissement du projet.
Cette mitsva porte en elle une notion fondamentale. Le temps doit être perçu, à l’instar du
cycle lunaire, comme une occasion de renouveau, une espérance plus grande que celle de
la veille. Le ́Hodech, le mois en hébreu, s’écrit de la même façon que le mot ‘Hadach,
nouveau. « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil » (Ecclésiaste 1, 9)
Outre cette dimension liée à la temporalité, durant toute la période d’asservissement, les
enfants d’Israël ne voyaient l’avenir qu’à travers le prisme de la souffrance. Ils avaient perdu
espoir en la délivrance. Le cycle lunaire en témoigne; la lune décroît jusqu’à disparaître puis
se renouvelle et réapparaît délicatement.
Ce n’est qu’une perception que nous avons en observant ce phénomène à partir de la terre.
Symboliquement, cela signifie que la promesse du lendemain est déjà une réalité
d’aujourd’hui.
Tout cela crée un mouvement permanent et un dynamisme dans notre quotidien.
C’est pour cette raison que Dieu ordonne en premier lieu, au sortir d’Égypte, la mitsva de
Kidouch Ha’hodech.
La lune reflète la lumière du soleil dans l’obscurité, Israël se veut porteur du message divin,
reflétant la lumière divine dans les ténèbres…
Chabat Chalom !
Rabbin Daniel Knafo