Nous terminons cette semaine la lecture du livre de Vayikra, du Lévitique par la lecture de
deux péricopes, Behar et Be’houkotaï.
La première alliance entre Dieu et le peuple d’Israël a été conclue lors de la révélation
Sinaïtique qui a été rompue de fait par la cassure des tables de la loi suite à la fabrication du
veau d’or.
Après une période de repentir et d’imploration, Dieu accepte de donner les secondes tables
qui représentent une nouvelle alliance. Celle-ci implique des avertissements sévères et une
mise en garde qui énoncent explicitement que la survie du peuple d’Israël dépend de sa
fidélité envers Dieu et ses commandements.
« Si vous obéissez à mes décrets et observez mes commandements et les accomplissez, je
donnerai vos pluies en leur temps et la terre donnera son produit et l’arbre du champ
donnera son fruit ». (Lévitique 26, 3)
Rachi est sensible à la redondance de ce verset concernant l’obéissance et l’observance.
Selon lui, il s’agit d’une articulation de cause à effet : « Si vous obéissez à mes décrets »
recouvre l’injonction divine de se consacrer à l’étude de la Torah qui mènera l’homme à
observer les commandements et à les accomplir.
Il semble évident d’affirmer que l’étude approfondie est nécessaire pour nous permettre de
pratiquer convenablement les Mitsvot. Dans ce cas, l’étude de la Torah représente un
moyen d’élargir notre champ d’action et la précision de l’exécution de nos gestes.
Cependant, une étude intensive peut être considérée également comme un but en soi et
non pas simplement comme un moyen. L’investissement dans ce domaine serait nécessaire
afin de découvrir la sagesse infinie de Dieu, même si cela n’aurait aucune incidence pratique
et devrait rester simplement théorique.
Cette interprétation est étayée par le nom même de notre section, Bé’houkotaï, qui évoque
un aspect dogmatique mais que l’on peut également traduire par “gravure ». A l’instar de
l’écriture dont l’encre est apposée extérieurement sur un parchemin et que l’on peut effacer
sans endommager le support sur lequel elle est posée. La gravure est un procédé qui
consiste à inciser la matière première afin de former des lettres qui vont constituer le
message à transmettre, le texte fait corps avec la pierre.
L’étude de la Torah ne doit pas ressembler à une écriture mais à une gravure. Le cœur de
l’homme représente la pierre et la parole divine représente les lettres. Cette parole doit
s’inscrire profondément en nous au point de ne former qu’une seule et même entité.
Chabat Chalom
Rabbin Daniel Knafo