Contrairement aux autres parachas de la Torah qui sont parfois lues ensemble, Nitsavim et Vayelekh sont essentiellement unies. Pourtant Nitsavim et Vayelekh évoquent deux concepts diamétralement opposés : Nitsavim signifie “se tenir fermement en place”. Vayelekh, en ravanche, signifie “aller de lieu en lieu”.
Comment donc devons-nous comprendre que Nitsavim et Vayelekh forment essentiellement une même section ?
Le service divin s’appuie sur l’idée qu’il doit y avoir deux sortes de services distincts : l’un ferme et stable, Nitsavim, et l’autre, une constante évolution de niveau en niveau, Vayelekh. C’est le cas de la Torah et des mitsvot.
La Torah se divise en Torah écrite et Torah orale. La Torah écrite fut donnée d’une manière strictement délimitée, avec un nombre spécifique de mots et de lettres et n’est sujette à aucun changement.
La Torah orale, en revanche, nous fut révélée par l’intermédiaire des Sages, de la manière dont ils l’expliquèrent à partir de la Torah écrite, selon les règles d’interprétation reçues au Sinaï. Dans leurs analyses, un mot ou même une lettre de la Torah écrite peut servir de base à un long exposé.
Il en est de même pour les mitsvot. Il existe précisément 613 commandements éternels ; nous ne pouvons en ôter ni en ajouter aucun. Mais nous devons aussi embellir et glorifier les mitsvot de niveau en niveau.
Ces deux aspects trouvent leur expression dans les concepts d’immuabilité et de changement. L’aspect inaltérable de la Torah et des mitsvot met l’accent sur Celui qui donna la Torah et ordonna les mitsvot, D.ieu, qui n’est pas sujet au changement.
Mais la Torah et les mitsvot constituent le service du peuple juif. En tant qu’êtres créés, nous sommes intrinsèquement sujets au changement et il est attendu de nous, comme une part de notre service divin, que nous nous élevions constamment de niveau en niveau. C’est pourquoi la Torah et les mitsvot contiennent chacune des éléments de changement et d’évolution.
C’est pourquoi Nitsavim et Vayelekh forment véritablement une seule paracha, malgré le sens apparemment opposé de leurs noms, car le service de D.ieu requiert ces deux traits : l’immuabilité exprimée par Nitsavim, résultant de Celui qui donna la Torah et les mitsvot, et le mouvement exprimé par Vayelekh, comme partie de l’homme, celui qui les reçut.
Nitsavim et Vayelekh forment donc bien une seule partie de la Torah, car le service de Vayelekh, le mouvement et changement, doit nécessairement être fondé sur Nitsavim, une reconnaissance que la Torah et les Mitsvot furent données par D.ieu qui, Lui, est au-delà de ces notions.