L’Éternel parla à Moïse en ces termes : « …chacun paiera au Seigneur le rachat de sa personne… Voici ce qu’ils donneront …un demi-shekel ». Le Midrach rapporte que D.ieu prit une monnaie de feu de sous Son trône de gloire et la montra à Moïse, lui disant : « Telle que celle-ci, ils donneront. »
Au total, ce furent 611 commandements qui furent transmis aux Juifs par l’intermédiaire de Moïse. Parmi ceux-ci, de nombreuses mitsvot impliquaient divers objets, mais c’est seulement à cinq reprises que D.ieu dû donner à Moïse une présentation visuelle du sujet qu’il devait enseigner. Cela concerna des thèmes très difficile à transmettre verbalement. Par exemple : D.ieu fit voir à Moïse la nouvelle lune pour lui montrer ses dimensions précises au moment où le nouveau mois doit être consacré. Toutefois, le cas de ce demi-shekel est intriguant : qu’y avait-il donc de si difficile dans cette mitsva qui nécessitât que D.ieu en fit une démonstration visuelle à Moïse ?
Les sages français du Moyen-âge des expliquent la confusion de Moïse. Le don du demi-shekel devait effectuer l’expiation du plus grave des péchés, le péché du Veau d’Or. Comment un simple demi-shekel peut-il expier un flagrant péché d’idolâtrie ? se demanda Moïse.
D’autre part, il est évident que tous les Juifs n’eurent pas la même part dans la fabrication du Veau. Certains furent plus enthousiastes que d’autres, et certains participèrent plus que d’autres. Comment alors le moyen d’en effectuer l’expiation pourrait-il être « à taille unique », un demi-shekel pour chacun ? De plus, ne serait-on pas en droit d’attendre un repentir plus rigoureux de la part des érudits et des chefs, qui furent certainement plus coupables que la masse qui ne pouvait pas totalement comprendre la portée de ses actions ?
D.ieu répondit en montrant à Moïse une pièce de feu. En bref, la réponse de D.ieu à Moïse fut : Ne te fie jamais aux apparences… Il peut y avoir une pièce faite d’or ou d’argent, et il peut y avoir une pièce faite de feu. Extérieurement, elles peuvent paraître semblables, toutes les deux valent un demi-shekel, mais l’une est un morceau de métal froid, alors que l’autre est brûlante de passion et d’amour. Il y a beaucoup plus dans une mitsva que l’acte, son corps ; il y a une âme de feu qui l’anime – et chaque feu a sa propre danse.
La mitsva de donner le demi-shekel nous enseigne une précieuse leçon. Les humains, qui avec leurs yeux de chair peuvent seulement percevoir l’acte physique d’une mitsva, ont tendance à juger les actions d’autrui sur une base quantitative. Mais D.ieu voit au-delà de la surface des choses, et Il juge sur la base du feu qui a été investi dans la mitsva. (rav Naftali Silberberg)