Parmi les trois fêtes de pèlerinage du calendrier hébraïque, Chavouot survient après une
astreinte d’un compte des jours et des semaines depuis la fête de Pessa’h. Ce Moed ou
rendez-vous, a la particularité de ne pas avoir de date fixe imposée par la Torah.
Nous célébrons le « Zeman Matan Toraténou » le temps du don de la Torah. Pourtant, cet
événement n’est pas ainsi mentionné dans le récit biblique. Cette fête est présentée comme
le « ‘hag hakatsir », la fête de la moisson. Le passage de la récolte de l’orge à celle du blé.
L’orge est une nourriture que l’on réserve aux animaux contrairement au blé qui est
principalement destiné à la consommation de l’homme. Cette période du décompte du Omer
est une « mise en route » de la condition bestiale de l’homme vers sa dimension humaine
créée à l’image divine.
Chavouot nous invite à vivre l’évènement majeur de la révélation sinaïtique. L’acceptation de
la Torah, sa découverte et son approfondissement permettent à l’homme de se renouveler
de l’intérieur et de s’inscrire dans une dimension infinie.
Il existe une coutume de consommer, le matin de Chavouot, des produits laitiers.
Nombreuses sont les tentatives de nos sages d’en donner une signification.
« Le miel et le lait, sous ta langue » (Cantique des cantiques 4, 11)
Le mot ́Halav (lait) a une valeur numérique de 40, évoquant le nombre de jours passés par
Moché sur le Mont Sinaï.
Le lait a cette particularité de pouvoir être décliné de bien des manières, de le fermenter, lui
donner un sens nouveau. À l’instar de cette Torah d’origine divine qui peut être interprétée
dans une dissonance révélant ainsi ces infinies facettes interprétatives.
́Hag Samea’h
Rabbin Daniel Knafo