De la foi à la confiance 

Moché avait affirmé présomptueusement: « Ils ne me croiront pas et n’écouterons pas ma voix. Ils me diront : Dieu ne s’est pas révélé à toi ». (Exode 4, 1) 

Face à cette inquiétude, Dieu propose à Moché de réaliser quelques miracles devant le peuple… 

Effectivement, face à ces prodiges, « le peuple crut ». (Ibid 4, 31) 

Nous retrouvons une expression similaire lors de la traversée de la mer avec l’affirmation que l’assemblée, dans son intégralité, eût foi en Dieu et en Moché son serviteur. Cependant, au moment du don de la Torah, Dieu dit à Moché : « Le peuple entendra que je te parle et il aura foi en toi pour l’éternité ». 

Les Enfants d’Israël ne croyaient-ils pas déjà en Moché avant cet épisode ? 

Le Maïmonide (Yessodeï Hatorah, Ch 8 ) affirme que : 

« Ce ne sont ni les prodiges ni les miracles réalisés par Moché qui ont permis de conduire le peuple à la foi. En effet, face à un prodige, l’esprit humain pourra toujours émettre des doutes et rester sceptique. Tous les miracles réalisés par Moché en Égypte ou dans le désert répondaient à une nécessité du moment. Ils n’étaient, en aucun cas, accompli pour témoigner de la véracité de ses propos. 

S’il en est ainsi, sommes- nous en droit de nous demander ce qui poussa véritablement le peuple à croire en Moché ? 

Ce qui fut provoqué par l’émerveillement face aux prodiges réalisés par Moché reste un degré de croyance nécessaire pour que le peuple accepte de suivre Dieu « dans le désert ». Il est vrai que le risque que l’effet s’estompe reste menaçant… 

Il est d’ors et déjà compréhensible que Moché lui-même ait pu émettre des doutes sur sa propre force de persuasion. Il savait pertinemment que les prodiges qu’il allait réaliser ne seraient pas suffisants pour que le peuple le suive durablement. 

Dieu lui a fait comprendre qu’il s’agissait par cela d’un commencement, dont l’évolution n’était pas garantie mais dont la progression se ferait graduellement… Au moment du Don de la Torah, nous trouvons la véritable attestation du fait qu’il était son fidèle messager et que ses enseignements étaient dignes de confiance. 

Chabat Chalom 

Rabbin Daniel Knafo