De l’âge d’or à l’âge de pierre

Un événement particulier s’invite et s’intercale au milieu d’une longue description sur la
constitution et l’édification du Sanctuaire. Loin de faire l’apologie des enfants d’Israël, Il
relate, sans transition, l’infidélité et la trahison du peuple au lendemain de la révélation…
Sans l’intervention et l’abnégation de Moché, Dieu aurait anéanti les enfants d’Israël qui
s’étaient livrés à la faute du Veau d’or.
Comment, dans ce cas, aurait-il pu laisser vivant un peuple qui serait tombé dans l’idolâtrie
malgré la révélation divine à laquelle il a assisté ?
Les exemples de bienveillance et de sensibilité de Moché ne manquent pas dans le récit
biblique. Lorsqu’il constata la souffrance endurée par les enfants d’Israël durant l’esclavage
où un hébreu fut frappé par un Égyptien, il ne put se contenir…
Lorsque le Pharaon retira la paille pour la préparation des briques, il se plaint directement
auprès de Dieu. Sa sollicitude est remarquable.
Moché est un homme plein de compassion qui cherche le bien-être de son peuple.
La première décision, face à cette orgie qui a suivi l’adoration du veau, sera de briser les
Tables de la Loi. Cet acte aura l’effet d’un véritable électrochoc. Cette manifestation de
colère était nécessaire pour sortir le peuple de son erreur et de sa léthargie pour le ramener
sur le droit chemin.
Cet épisode traduit la complexité de la nature humaine et la difficulté de maintenir un
équilibre. Le retard de Moché avait plongé le peuple dans une grande angoisse…
« Si Israël n’avait pas fauté avec le veau d’or, il ne leur aurait été révélé que les cinq livres
de la thora » ( Talmud Nédarim 22b)
Il y aura finalement deux Tables de Pierre comme pour signifier la nécessité de la dualité, de
la controverse, du dialogue, de l’interprétation et de l’incomplétude ! Deux Lois, écrite et
orale comme signe de liberté.
Chabbat Chalom
Rabbin Daniel Knafo