On raconte l’histoire d’un rabbin qui avait un frère médecin. Un jour, quelqu’un appela le rabbin par erreur et demanda s’il pouvait prendre rendez-vous avec le médecin. « Vous devez faire erreur, dit le rabbin. Vous voulez sans doute parler à mon frère. Il exerce. Moi, je prêche… »
La Paracha de cette semaine commence par les mots « Parle aux Kohanim… et dis-leur… » (Lévitique 21, 1)
Le commentateur Rachi explique que cette phrase redondante nous enseigne lehazhir guedolim al haketanim, « à mettre en garde les aînés au sujet des plus jeunes ». Nous comprenons de là que nous devons assumer la responsabilité de l’éducation de nos enfants. Nous ne pouvons pas rester tranquillement oisifs et nous attendre à ce que leur éducation se fasse d’elle-même. Cela exige des efforts, pas seulement des professeurs à l’école ou d’autres institutions, mais aussi de chacun d’entre nous. Bien sûr, les enfants apprennent à l’école, mais cela doit être renforcé à la maison, par les parents et l’environnement du foyer.
Le terme hébraïque pour « mettre en garde », lehazir, dans le verset cité ci-dessus, possède la même racine que le mot zohar, qui signifie « briller ». Nos efforts pour éduquer les autres ont également une influence positive sur nous-mêmes. Quand nous entreprenons d’éduquer quelqu’un d’autre, nous prenons conscience de notre propre comportement et de notre propre caractère. Nous nous efforçons de mettre en pratique ce que nous enseignons. « D’exercer » et pas seulement de « prêcher ». Pour développer chez autrui de bons traits de caractère et des idéaux vertueux, nous avons besoin d’analyser et d’améliorer notre propre comportement, de sorte d’être un « exemple brillant » pour ceux que nous essayons d’inspirer. Les actions sont plus éloquentes que les mots. Aucun discours ne peut se substituer aux actes et à un exemple vivant que les autres peuvent suivre.
Comme le relate le Talmud, Rabbi ‘Hanina dit : « J’ai appris beaucoup de mes maîtres, plus encore de mes pairs, et de mes élèves plus que de tous. »
En étant un brillant exemple des valeurs et des vertus qui nous sont chères, nous grandissons et prenons mieux conscience de notre propre comportement. De nos efforts pour transmettre ces idéaux à d’autres, nous tirons nous-mêmes les plus grands bénéfices pour notre propre développement.