LA MITSVA (COMMANDEMENT) ET SES RAISONS CACHEES

«Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils t’amènent une vache rousse, sans tache, sans défaut corporel et qui n’ait le
joug». Nombres 19, 2
C’est par cette fameuse et étonnante loi instituée dans l’ensemble des prescriptions réglant le traitement des
impuretés que débute notre paracha de Houkat.
En effet, les cendres de la vache rousse mélangées à de l’eau vive serviront à purifier tout individu qui aura été
en contact avec un mort et qui aura observé les sept jours d’impureté ordonnés par la Loi.
Une telle ordonnance reste cependant difficile à comprendre afin d’accomplir la mitsva dans ses moindres
détails. Elle fait partie des lois dites «irrationnelles» dictée par la torah.
Comment donc tout mettre en œuvre pour la réaliser?
Le Midrash, à ce propos, rapporte sur verset de l’Ecclésiaste (7,23): « Je disais, je voudrais me rendre maître
de la sagesse! Mais elle s’est tenue loin de moi », qu’à l’instar de la vache rousse qui comporte des enseignements
secrets, la totalité des commandements de la Torah comporte des explications et des raisons autres que celles qui
nous sont connues.
C’est dans ce sens que le commentaire du Kédouchat Lévy (Rabbi Lévi Itshak De Berditchev), nous enseigne
que toute la Torah doit être considérée comme une Houka, une loi immuable sans raison apparente. Ce qui
rejoint le Naassé Vénichema (nous ferrons et nous comprendrons) prononcé par les enfants d’Israël au pied du
mont Sinaï, attestant la capacité de l’homme à passer outre son « moi », devant
la souveraineté divine.
Dans le traité talmudique Erouvin, Rav Hamnouna dit:«Il composa trois mille paraboles, mille cinq poésies».
Cela signifie que le roi Salomon a pu rapporter sur chaque enseignement de la Torah trois mille paraboles, et
sur chaque enseignement de nos sages mille cinq raisons.
On comprend dès lors l’enseignement rapporté dans le traité Sanhédrin au nom de Rabbi Isaac: Pourquoi la
Torah ne dévoile-t-elle pas la raison de chacun des commandements ?
Et de répondre qu’à deux reprises la Torah a précisé la raison du commandement et le meilleur des hommes y
a succombé, faisant allusion au roi Salomon qui s’est dit : Je peux outrepasser le commandement limitant le
nombre de femmes, ainsi qu’il est dit : «ll ne doit pas non plus avoir beaucoup de femmes, de crainte que son
cœur ne s’égare ». Et il est rapporté à la suite : «c’est au temps de sa vieillesse que les femmes de Salomon
entraînèrent son cœur ».
De même, il a cru pouvoir multiplier sa cavalerie, sans être tenté de retourner en Egypte et il a failli, ainsi
qu’il est écrit: « Tout attelage d’Egypte revenait à six cent pièces d’argent ».
Finalement le roi Salomon a succombé aux deux commandements dont il a cru connaître la raison de
l’interdiction.
La leçon que nous apprenons de notre sidra, est que l’essentiel dans l’accomplissement d’un commandement,
n’est pas d’en connaître la raison, mais de l’exécuter selon l’ordre donné par D. en tout lieu et en toute
situation.
Chabbat chalom mévorah à toutes et tous