La Torah énonce quatre catégories de gardiens…

Parmi les nombreuses mitsvot énoncées dans la paracha de Michpatim, nous trouvons une série de lois qui concernent le gardiennage et l’emprunt. La Torah énonce quatre catégories de gardiens :
1. Un gardien bénévole. 2. Un gardien rémunéré. 3. Un locataire. 4. Un emprunteur.

Le Chnei Lou’hot HaBerith – un des plus célèbres exégètes – indique que ces quatre catégories de gardiens correspondent à quatre tendances dans le service de D.ieu. En effet, chaque Juif peut être considéré comme un gardien chargé de la protection de l’univers. C’est en observant la Torah et les mitsvot qu’il mène à bien sa mission.

Le premier niveau – le plus élevé – est celui du gardien bénévole. Son seul objectif est de garder les biens du propriétaire sans avoir aucune autre considération et sans attendre quelque avantage. Une telle personne sert D.ieu avec une intense dévotion et son seul but est de servir son Maître ; à ce niveau, elle est indifférente aux récompenses qu’elle pourrait recevoir pour ses actes. Maïmonide définit ainsi ce personnage : « Il sert D.ieu par amour… sans autre considération… Il fait ce qui est vrai parce que c’est vrai. »

Le deuxième niveau est celui du gardien rémunéré. Cette personne est, elle aussi, dévouée entièrement au propriétaire, néanmoins, elle attend une contrepartie pour ses efforts. Cela représente le Juif qui sert D.ieu avec un véritable enthousiasme en espérant, cependant, être récompensé pour sa pratique de la Torah et des mitsvot.   

Le troisième degré est celui du locataire. Cet homme paie pour utiliser les biens du propriétaire. Son but est de tirer profit de l’objet, néanmoins, il estime logique de rétribuer le propriétaire pour ce privilège. Ainsi, certains ont pour but de jouir des plaisirs de ce monde tout en étant reconnaissants envers le Créateur. Ce type de Juif sert D.ieu uniquement dans les limites du devoir.

Le degré le plus bas est celui de l’emprunteur. Cette personne ne pense qu’à son intérêt et ne sent aucune obligation de rétribuer son bienfaiteur. Dans le service de D.ieu, ceci symbolise l’homme qui profite de ce monde sans se soucier de « payer » le Créateur pour Sa bienfaisance.

Toutefois, l’emprunteur est quand même appelé « gardien », car il observe, lui aussi, la Torah et les mitsvot en dépit du fait qu’il ne voit pas de lien entre ses actes et les bénédictions qu’il reçoit en contrepartie. Il considère que tout ce qui lui arrive de bon dans la vie lui revient naturellement.

Que vaut, alors, la mitsva d’un tel homme ? Nos sages nous enseignent : « Une personne doit toujours appliquer la Torah et les mitsvot, même si cela n’est pas désintéressé. » Car nous considérons qu’il en viendra, par la suite, à l’appliquer par amour de D.ieu.
(Rav Eliahou Dahan)