Le questionnement, à l’origine du monde.

Nous traduisons traditionnellement Berechit par « Au commencement ». C’est le récit de la
création du monde…
Cependant, Rachi nous enseigne que l’ordre de la création dans Bérechit n’est pas une
description chronologique de l’apparition du monde.
Le verset affirme d’ailleurs : « …le souffle de Dieu planait à la surface des eaux ». Il n’est
pourtant aucunement mentionné dans le récit biblique, la création des eaux. Leur existence
paraît pourtant évidente.
Étymologiquement le mot « Bara » s’apparente au mot « Bar » qui signifie à « l’extérieur
de ». Il s’agit d’un passage de la fusion à l’existence différenciée. C’est ainsi que nous
comprenons la nécessité que la Torah commence par la lettre « Beith » qui est la lettre de la
dualité.
Il n’est pas question d’aborder la création au sens physique ou scientifique du terme.
Cela nous invite à penser la notion de temps.
« …six jours, Dieu a créé le ciel et la terre… »
Il n’est pas dit « en six jours, Dieu créa le ciel et la terre… » mais « six jours… »
Nos sages nous enseignent qu’il ne s’agit pas de véritables jours composés d’heures et de
minutes mais bien de six entités, six formes de révélation par lesquelles et pour lesquelles le
ciel et la terre ont été créés.
Le Ramban Nahmanide explique par ailleurs que les six jours de la création correspondent
aux six mille ans d’histoire.
Les deux premiers jours, où tout était encore inachevé, correspondent aux deux premiers
millénaires durant lesquels personne n’invoque encore le nom de Dieu. Le troisième jour, au
cours duquel les continents sont dévoilés et où commence la croissance, correspond au
troisième millénaire, dans lequel Avraham et ses descendants invoquent le nom de Dieu…
Le récit de la Genèse est finalement l’expression d’une vérité qui n’est pas forcément la
réalité de l’évolution scientifique. Il est une invitation à la réflexion.
Chabat chalom
Rabbin Daniel Knafo