Aujourd’hui, c’est Janine, Madame Littérature du 3C, qui nous présente le dernier livre de Colombe Schneck, romancière et journaliste, qui sera présente au 2ème Salon du livre des Mondes Juifs. Retenez bien vos dates, il aura lieu les 7 et 8 Novembre prochains à la Salle Pagézy (ancienne mairie de Montpellier) et le programme s’annonce particulièrement alléchant.

Nuits d’été à Brooklyn de Colombe Schneck (Aux éditions Stock, collection La Bleue) parution :26/02/2020

Colombe Schneck fait partie de ces écrivains qui ont vu la diffusion de leurs œuvres stoppée net à cause du confinement. Nous nous souvenions d’elle pour son très poignant « La réparation », lu juste avant un voyage aux Pays Baltes et nous étions curieux de lire son nouveau roman Nuits d’été à Brooklyn.

Le fond est celui d’une histoire d’amour et d’adultère entre Frederick, 41 ans, afro-américain, marié, père d’une adolescente, professeur d’université et Esther, 25 ans, blanche, juive, parisienne en stage de 3 mois à New York pour couronner ses études de journalisme. Mais la romance va être percutée par des événements dramatiques et réels : trois jours d’émeutes à caractère racial dans le New-York de l’année 1991 à Crown Heights, un quartier de Brooklyn où cohabitent assez difficilement une population d’origine caribéenne assez pauvre et majoritaire, et une minorité de juifs Loubavitchs. Une voiture conduite par un rabbin dérape et tue un enfant noir. Les émeutes vont durer trois jours, les cris de « mort aux juifs » et « vive les nazis » retentir, des magasins être pillés et des voitures brûler. Un jeune adolescent juif va mourir du fait de cette violence. L’amour de Frederick et Esther n’y survivra pas. 25 ans après, Esther reviendra sur les lieux faire le bilan sur son enquête sociale et politique de 1991.

Le livre, Nuits d’été à Brooklyn, écrit d’une plume alerte, sonne juste et donne à réfléchir sur les thèmes très actuels de l’antisémitisme, et du racisme anti noir et anti blanc aux Etats Unis.
On ne peut que s’inquiéter de voir la dérive qui caractérise les relations entre les 2 mondes, juif et noir. Les premiers soutiens de la cause noire furent juifs et les noirs américains se vécurent dans un mimétisme par rapport aux juifs comme en témoigne le célébrissime « Let my people go ».  Avec la radicalisation des luttes et l’islamisation croissante, cette entente a volé en éclat aux Etats Unis comme ailleurs, et notamment en France.

Et même si c’est à travers un personnage quasi caricatural de la femme blanche intello, milieu aisé, rive gauche de Paris, le mérite du livre de Colombe Schneck est d’abord dans cette analyse si pertinente et… tellement de circonstance.