Nous lisons cette semaine les lois relatives à la Tsaraat, que l’on traduit communément par
la « lèpre ».
Nombreux commentateurs insistent sur le
fait que cette plaie n’est pas à comparer avec la maladie de la lèpre. Il s’agit certes d’une
maladie corporelle mais elle est l’expression physique d’un trouble spirituel, la conséquence
d’une défaillance morale au niveau de l’individu.
L’isolement prévu pour une personne atteinte de Tsaraat ne vient pas prévenir d’une
contagion potentielle, il ne s’agit pas non plus de mesures de protection à des fins
hygiéniques.
L’être humain représente la finalité du projet divin. Pourtant, rares sont les différences entre
le fonctionnement physiologique de l’homme et celui de l’animal.
L’homme porte en lui une âme qui est considérée comme une parcelle de divinité, elle
représente son potentiel spirituel et oriente sa moralité dans sa façon de diriger son
existence. Au moment de la mort, le corps sera considéré comme une source d’impureté.
C’est la perte de cette étincelle divine et cette source de vie qui est à l’origine de cette
impureté. Plus le potentiel est élevé et plus le degré d’impureté sera élevé.
La Tsaraat se développe généralement lorsqu’un individu s’adonne à la médisance, il
détourne sa singularité qui le distingue de l’animal et fait fi de sa Néchama, c’est d’une
certaine manière une mort spirituelle. La seule manière de le pousser à effectuer un examen
de conscience qui l’amènera à changer son comportement est l’isolement.
Pour permettre sa réhabilitation, trois éléments sont requis : un morceau de cèdre, de la
laine écarlate et un bouquet d’hysope. Ces trois éléments ont été utilisés lors de la sortie
d’Egypte. Le lépreux parvient ainsi à sortir de cet état, quitter son Égypte morale et retrouver
sa dignité.
« Celui qui garde sa bouche et sa langue, garde son âme de la tourmente » (Proverbes 21,
23 )
Chabat Chalom
Rabbin Daniel Knafo