« La voix est celle de Yaacov et les mains sont celles de Essav » ( Genèse 27, 22)
Un homme peut s’exprimer par l’action ou par la parole…
Dès la gestation, l’opposition de ces jumeaux est pressentie. Cette dualité devait pourtant
parvenir à une parfaite unité…
Essav, dont l’étymologie du mot est « l’action », la « ́assiya » en hébreu, devait, au-delà de
la loi naturelle, être le premier.
La parole de Yaacov est rendue possible par la faculté de l’ouïe.
La réception de la Thora s’est réalisée dans cette dualité du « Naassé vénichma », nous
ferons et nous entendrons. L’action est donc première, elle devance l’écoute.
Le mois du don de la Torah est d’ailleurs celui de Sivan, placé sous le signe des gémeaux…
Essav et Yaacov devaient incarner ensemble cette acceptation de la Thora.
Il est intéressant de faire remarquer que lorsque la Thora parle de la notion de ce qui est
double, utilise le terme « pi chenaïm » en désignant la double part de l’héritage attribué à
l’aîné. « Pi » en hébreu signifie multiplier mais c’est également le mot qui désigne la bouche.
D’autre part, à propos de la contravention imputé au voleur lui imposant le remboursement
de deux fois la valeur de l’objet dérobé, le terme utilisé est celui de « kefel » ayant pour
racine le mot « kaf » qui signifie la main.
Nous retrouvons les deux modes d’expression, la parole et l’action. L’action se devait d’être
prioritaire, en parfaite soumission afin que l’écoute et la compréhension soient sans
équivoque.
Rabbin Daniel Knafo