L’éthique avant tout


La révélation sinaïtique représente l’événement majeur sur lequel se constitue et s’élabore
l’identité juive. L’énonciation des dix paroles et l’expérience exceptionnelle de cette
manifestation devait ancrer au plus profond de leur être la croyance en Dieu et extirper leur
mauvais penchant…
Si la torah n’avait pas été révélée ou acceptée, nous aurions pu, en observant la nature et
spécifiquement le règne animal, nous aurions pu vivre en société de manière respectable et
respectée…
Parmi les Michpatim énoncés, la Torah introduit son récit par la Mitsva relative aux
serviteurs, cela semble surprenant au vu du nombre important de commandements mais il
est primordial d’éduquer en premier lieu la perception que nous devons avoir vis-à-vis de
notre positionnement au sein de la société.
Dans la tradition juive, le serviteur n’est pas un esclave. Il a un statut très particulier avec un
certain nombre d’avantages. Si le maître ne possède qu’une seule couverture, il devra la lui
laisser. Il n’aura aucune autorisation de le maltraiter ou de le rabaisser. Il devra l’accueillir au
sein de sa famille avec bienveillance. Par la suite, il devra le libérer sans recevoir la moindre
compensation financière.
Pour réaliser cette Mitsvah, il faut développer une sensibilité accrue. Seul un peuple qui a
souffert directement de l’esclavage peut accepter une telle loi, capable de saisir ce que peut
représenter la liberté et ce que la privation de celle-ci peut engendrer.
Cette loi nous émancipe et nous affranchit de notre animalité et nous permet de reconnaître
la dignité de l’humain comme valeur suprême.
Chabat Chalom
Rabbin Daniel Knafo