Nazir, une couronne

« Un homme ou une femme qui prononce un vœu de nazirat se séparant pour l’Eternel… » (Les Nombres 6, 2) 

L’un des 176 versets de la Paracha de Nasso introduit le Nazir. Par l’expression d’un simple vœu, une personne ordinaire se consacre, en s’astreignant à une discipline contre la tentation et l’orgueil, à une vie spirituelle semblable à celle d’un prêtre. 

Le terme employé pour désigner la formulation du vœu de nazirat est Yaphli. Rabbi Moshé Isserles ( le Rema) en expliquant le sens de la bénédiction du Acher Yatsar que l’on récite quotidiennement, s’attarde sur l’expression Maphli laassot. Dieu réalise des choses extraordinaires du fait, notamment, qu’il conserve le souffle de l’homme en son sein en liant le spirituel et le matériel. Maphli ou Yaphli déterminent la rencontre entre le corps et l’esprit. La parole serait l’émanation résultante de la jonction entre la spiritualité et la matérialité. En En parlant, l’homme parvient à affirmer sa dimension spirituelle et en oublie sa condition d’humain. 

Le Nazir devait s’abstenir de consommer du vin. La perte de contrôle de son esprit ou de ses gestes étant perçu de manière très négative d’un point de vue du judaïsme. Dans la lecture de la Haftara de Nasso, nous retrouvons les deux termes Maphli Laassot dans l’épisode de l’ange qui annonce la naissance de Chimchone (Sanson). Cet ange refuse de décliner son identité et finira par affirmer que son nom est Péli, le même mot que Yaphli ou Maphli. Cette rencontre entre le divin et l’humain, le Créateur et la créature est « extraordinaire », de l’ordre de l’insaisissable. 

Ce protocole particulier avait comme finalité de replacer la dimension humaine à sa juste valeur. 

Chabat Chalom 

Rabbin Daniel Knafo