La paracha de cette semaine porte le nom de Noa’h, le juste Noé dont la droiture sauva l’humanité. Lui et sa famille seuls échappèrent au désastre quand le reste de l’espèce humaine, à cause de sa méchanceté, périt dans le Déluge.
Il y a cinq parachas seulement dans toute la Torah qui portent le nom d’une personne : Noa’h, Yithro, Kora’h, Balak et Pin’has. Comme vous le voyez, cette liste comprend aussi bien des hommes pieux que des méchants. On pourrait être surpris que de grands hommes tels qu’Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, Lévi, Amram, Moïse, Aharon et d’autres n’aient pas de paracha portant leur nom.
La raison pour laquelle seules les cinq personnes citées méritèrent cette distinction est que chacune d’elles fut, d’une manière ou d’une autre, unique dans sa génération. Pour Noé il est ainsi écrit : « Noé fut un homme juste ; parfait dans sa génération, il marchait avec D.ieu. »
Certes, Abraham fut un homme remarquable dans sa génération, mais non « unique », car en même temps que lui vivaient Noé (il mourut quand Abraham était âgé de 58 ans), Chem, le fils de Noé, et Ebèr, l’arrière-petit-fils de Chem qui furent tous des justes.
Le nom même de la paracha Noa’h, au nom de Noé qui fut l’unique juste dans une génération d’hommes méchants, nous délivre ainsi une puissante leçon : la droiture n’est pas sujette à la règle de la majorité. Quand il s’agit de distinguer le vrai du faux, nous ne devons pas dire « la majorité le fait, donc cela doit être vrai ». La Torah dit en effet : « Ne suivez pas la majorité dans la méchanceté ». Noé était un homme très courageux, car il recherchait la vérité, et dût affronter le monde entier. Nous, Juifs, avons aussi le même courage, car bien que nous ne soyons qu’une minorité parmi les nations, nous nous accrochons à notre foi et à notre Torah, même dans la pire adversité.