Le Coin Culture de Charles

Parlons Cinéma. Connaissez-vous Issur Danielovitch Demsky ? Ses parents étaient des immigrants juifs de Tchavoussy, en actuelle Biélorussie, ayant fui le pays pour échapper à la pauvreté et à l’antisémitisme. Il a traversé le 20ème siècle comme une  figure majeure du cinéma américain, un des acteurs les plus populaires au monde dans les années 1950 et 1960. Beaucoup de ses films sont devenus des classiques, quel que soit le genre : la comédie (Au fil de l’épée en 1959), l’aventure (Vingt Mille Lieues sous les mers en 1954, Les Vikings en 1958), le western (Règlement de comptes à O.K. Corral en 1957), le péplum (Spartacus en 1960), les films de guerre (Les Sentiers de la gloire en 1957, ) et le drame (La Vie passionnée de Vincent Van Gogh en 1956, ). On le reconnaît facilement à sa fossette  au menton. Vous l’avez compris il s’agit de Kirk Douglas.

Plusieurs films dans lesquels il joue abordent des thèmes sensibles, comme celui des cours martiales lors de la Première Guerre mondiale avec Les Sentiers de la gloire, qui est interdit à sa sortie dans beaucoup de pays européens. Dans le genre du western avec La Captive aux yeux clairs (1952), La Rivière de nos amours (1955) et Le Dernier Train de Gun Hill (1959), il tourne des films qui réhabilitent la figure de l’Amérindien et dénoncent le racisme. Connu pour son engagement démocrate, il est un producteur courageux à une époque où le cinéma américain est en proie au maccarthysme, notamment en engageant Dalton Trumbo, le scénariste figurant sur la « liste noire de Hollywood ».

Ambitieux, séducteur, mégalomane, il est l’un des acteurs américains qui ont le plus marqué la mémoire du public. Sa grande popularité ne s’est jamais démentie et il a fait partie des dernières légendes vivantes de l’Âge d’or de Hollywood. En France, les films dans lesquels il est apparu au cours de sa carrière ont réalisé plus de soixante millions d’entrées au box-office.

Kirk Douglas parlait français très couramment. Il sera fait chevalier de la Légion d’honneur en 1985 par Jack Lang.

Cette autobiographie, publiée en 1988,  retrace la jeunesse de l’acteur américain et son ascension hollywoodienne. Fils d’un immigrant illettré exerçant le métier de chiffonnier, il se battra pour entrer à l’université, avant de faire ses débuts au théâtre puis au cinéma. Incarnant les plus grands rôles à l’écran (Van Gogh, Spartacus, le colonel Dax), il raconte ses combats avec les prestigieux studios d’Hollywood, ses espoirs, ses désillusions, ses amours (Joan Crawford, Marlene Dietrich, Rita Hayworth… et ses amitiés (Burt Lancaster, Frank Sinatra, John Wayne…), mais aussi sa relation houleuse avec Stanley Kubrick et la période sombre du maccarthysme .

Le ton est souvent critique et caustique envers lui-même. Mais son cœur abrite toujours Issur Danielovitch Demsky, le fils du chiffonnier.

L’ouvrage est un succès mondial lors de sa sortie.

La deuxième partie, Climbing The Mountain : My search for meaning, parue en 2000, est un texte sur la découverte par l’acteur de sa propre judéité.

En 1980 on lui décerne un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, et en 1996 un Oscar d’honneur « pour 50 ans de force créative et morale dans la communauté cinématographique. 

En 1999, à l’âge de 83 ans, Kirk célèbre pour la deuxième fois sa Bar Mitzvah : l’acteur explique que, dans la tradition juive, un homme a vécu sa vie à 70 ans. « Par conséquent j’ai de nouveau 13 ans ».

Il est mort  dans la nuit du 5 février 2020 à l’âge de 103 ans.