Pourim est maintenant passé, Pessah se profile à l’horizon et je vous propose aujourd’hui un lien original entre ces deux fêtes : le peintre Gérard Garouste, un des plus grands artistes contemporains français, qui s’est converti au judaïsme, et dont je vous présente deux livres extraordinaires : La Meguila d’Esther et La Haggada aux quatre visages.
Gérad Garouste est né en 1946 à Paris. Il commence à se faire connaître au début des années 1980 en pratiquant une peinture résolument figurative. Peintre de génie, graveur et sculpteur, il est exposé dans les plus prestigieux musées du monde entier.
Pendant longtemps, il a souffert de troubles psychologiques, rongé par le passé bourbeux d’un père violent et collabo. Il raconte le poids de son histoire familiale et ses problèmes psychiatriques dans un récit
autobiographique, L’Intranquille, autoportrait d’un fils, d’un peintre et d’un fou, publié en 2009.
Mariée à une juive, il se plonge dans l’étude des textes sacrés. Une lecture qui va transformer sa vie au point qu’il finira par se convertir au judaïsme et que son travail fera souvent référence à la Bible.
Quelques mots donc sur La Méguila d’Esther….
À l’occasion de Pourim, nous lisons à la synagogue le Livre d’Esther, calligraphié à l’encre sur un long rouleau (méguila) de parchemin enroulé sur un manche de bois. En collaboration avec Armand Ben Hamron pour la calligraphie hébraïque, Gérard Garouste a revisité cet objet liturgique traditionnellement décoré, en illustrant un rouleau de parchemin de plus de quatre mètres de long de gouaches éclatantes rehaussées à la feuille d’or. Les éditions Hermann proposent un fac-similé de cette Méguila d’Esther, augmentée de détails des peintures, dans une édition bilingue français-hébreu du Livre d’Esther accompagnée de commentaires de plusieurs rabbins.
Au soir de Pessah, la lecture de la Haggada constitue le grand moment de la transmission. Celle qui nous est proposée ici souhaite aborder ce récit sous ses diverses facettes.
D’abord, présenter le texte traditionnel avec ses variantes, ashkénaze et sépharade, doté d’une nouvelle traduction et d’explications quant à la signification et l’origine des rites.
Ensuite, guider pas à pas le lecteur dans les diverses étapes du Seder, en introduisant chaque séquence et en mettant au jour le fil conducteur qui ordonne les différents enseignements.
Enfin, nourrir la discussion grâce à un commentaire élargi qui comporte des sources, des analyses et des pistes de réflexion.
Mais c’est d’abord, et peut-être surtout, un livre d’art, grâce aux planches éblouissantes de Gérard Garouste, spécialement réalisées pour cet ouvrage, et qui lui donnent une dimension exceptionnelle.
Deux plaisirs de lecture… et deux ouvrages de collection.