Un dernier poème…

Moché adresse un dernier cantique aux enfants d’Israël, rappelle que nos actes ne sont pas
sans conséquence, qu’ils dépassent l’immédiateté et qu’ils ont un impact sur le monde et sur
les générations futures. Chacun de nos actes sera sanctionné !
« Son peuple demeure la part ́Hélèk de Dieu, Jacob est le lot de Son héritage »
(Deutéronome 32, 9)
Le Midrash établi un lien surprenant entre le mot « ́Hélèk » qui signifie une part, une
acquisition et le mot « ‘Halak » que l’on traduit par lisse, sans aspérités à propos de Jacob :
« Esaü, mon frère, est velu et j’ai la peau lisse, répondit Jacob » (Genèse 27, 11)
Le Maharal avance l’idée, qu’Israël est intrinsèquement bon et intègre et que sa faute ne lui
est pas inhérente mais accidentelle. « Ki ́Hélèk Hashem ́amo », Son peuple demeure la
part de Dieu.
Nous avons évoqué à Yom Kippour le sort qui était réservé aux deux boucs, en apparence
similaires, l’un servait en expiatoire et l’autre était choisi pour endosser tous les péchés, les
actes de rébellion et tous les méfaits non intentionnels.
« Le bouc portera ainsi toutes les fautes dans un lieu désert… » ( Lévitique 16, 22)
Le bouc « Saïr », c’est Esaü le fourbe dont les fautes s’embourbent dans son pelage.
Malgré leur apparente similitude, Jacob peut se débarrasser de ses fautes le jour de Kippour
car elles ne l’impactent pas dans son essence et il peut aisément revenir à sa part, à son
héritage, contrairement à Esaü dont les fautes lui sont intrinsèques, il peinera à s’en défaire.
Au sortir de Yom Kippour, nous devons faire l’effort d’ancrer les émotions, éprouvées en ce
jour solennel, en acte concret afin de les conserver.
Nos sages nous disent, néanmoins, qu’être Juste n’est jamais définitif, que c’est un
processus qui se traduit dans nos actes et nos pensées. La possibilité d’une amélioration du
monde passe par la nécessité d’un retour sur soi, d’une amélioration de soi.
Chabat chalom, Chana tova.
Rabbin Daniel Knafo