Dans la Paracha de la semaine, la Torah aborde la thématique des rêves et leur interprétation…
A priori, lorsqu’un rêve se répète à deux reprises, cela signifie qu’il se réalisera promptement. C’est d’ailleurs ce que dira, des années plus tard, Yossef au Pharaon alors qu’il venait de lui raconter ses rêves : « Quant au fait que le rêve ait été répété deux fois, c’est parce que la chose est prête devant Dieu et que Dieu se hâte de l’accomplir ». (Genèse 41, 32)
Au début de la Parasha de Vayéchev, la Torah nous relate les deux rêves de Yossef. Ses rêves prédisent clairement la soumission de ses frères et de sa future situation en tant que chef des tribus. Dans le premier rêve, Yossef aperçoit des gerbes de blé : « Et voici que ma gerbe est dressée et est restée debout. Vos gerbes se sont placées tout autour et elles se sont prosternées devant ma gerbe de blé». (Genèse 37, 7)
Le second rêve porte un message similaire mais en utilisant une métaphore différente : «Voici, j’ai fait encore un rêve… Le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi ». (Genèse 37, 9)
Ses rêves se répètent… Pourtant, ils ne se réaliseront qu’au terme de vingt-deux longues années pleines de péripéties. Nos commentateurs comparent ce passage à celui des deux rêves du Pharaon et se demandent pourquoi les rêves de Yossef ne se concrétisent pas plus rapidement. Nous devons faire remarquer que les deux rêves du Pharaon étaient absolument identiques. Même si les images conceptualisées étaient différentes, le message était totalement similaire. Des vaches maigres qui avalent des vaches bien portantes ou des épis secs qui engloutissent des épis épais… En voici l’interprétation: Les années de famine feront vite oublier les années d’abondance ! Les rêves de Yossef ne sont pas identiques. Ils se rapportent à deux périodes totalement différentes. Le premier rêve fait allusion à une période durant laquelle ses frères vont se retrouver face à lui pour faire l’acquisition de nourriture au début de la période de famine qui sévissait également sur la terre d’Israël. Leur père était absent et ils s’en remettaient totalement au bon vouloir de ce gouverneur égyptien qu’il ne reconnaissait pas. Le second rêve fait allusion à la période durant laquelle les frères chercheront leur père afin que la famille s’installe en Égypte. Ils ne sont plus comparés à de simples gerbes de blé. Ils sont désormais comparés à des étoiles car leur réputation s’était répandue comme étant les frères du vice pharaon.
Nous pouvons également remarquer que ces deux rêves recouvrent des domaines d’allégeances différentes. Le premier est totalement matériel. Il s’agit de négocier de la nourriture pour continuer à vivre dignement. Le second crée une dépendance spirituelle. L’ensemble de la famille prend alors conscience du modèle porté par Yossef dans sa façon de servir Dieu.
À la différence des rêves du Pharaon, la répétition des rêves de Yossef apportait de nouveaux éléments pour une toute autre réalité.
Chabat Chalom