Dans notre paracha nous rencontrons la Birkat Cohanim, la bénédiction par laquelle les Cohanim bénissent l’assemblé. En quoi cette bénédiction diffère-t-elle de toutes celles que nous prononçons nous-mêmes ?
Il est de fait que dans la prière nous adressons à D.ieu des requêtes. Nous observons notre vie et nos besoins et nous nous tournons vers Lui pour nos demandes. D.ieu écoute attentivement. Il écoute nos paroles, mais Il lit nos cœurs. « Tu as des besoins auxquels tu veux que Je pourvoie, s’étonne D.ieu, mais Moi J’ai des désirs que Je veux que tu accomplisses. Voyons comment tu satisfais Mes désirs. Et Je verrai alors comment Je contenterai les tiens ».
Le Cohen possède une approche différente. Il déverse son cœur dans la prière et dit : « D.ieu Bien-aimé, je sais combien Tu aimes Tes enfants et combien il Te plaît de pourvoir à leurs besoins. Je suis heureux d’être dans la position de T’offrir une telle occasion. Voilà ce dont Tes enfants manquent et voilà comment T’engager dans Ton plaisir favori qui est de les aider ».
Le Cohen, descendant d’Aharon, a hérité de ses qualités spirituelles. Aharon était réputé pour son caractère aimant. En fait, le nom hébreu « Aharon » est l’abréviation de deux mots : Ahavah Rabbah (« un grand amour). Aharon aimait D.ieu et aimait son peuple. Quand il priait pour Israël, il faisait refléter les deux objets de son amour. D’une part, il pensait au peuple et à ses besoins et de l’autre, il pensait à l’amour de D.ieu pour le peuple et à Son plaisir de les exaucer.
Aharon priait de tout son être, en toute sincérité, dans une dévotion et un amour absolus. Sa ferveur aimante éveillait, à son tour, l’amour de D.ieu. D.ieu l’écoutait avec attention et disait : « Tu désires Me contenter et Je désire Te contenter ». Le Cohen, qui hérite cette qualité d’Aharon, est investi de l’aptitude d’en user de la même façon.
Cela explique pourquoi le Cohen étend ses paumes vers l’extérieur, vers la communauté plutôt que d’adopter la posture habituelle de la prière, les mains tendues vers le haut, vers D.ieu. Avec sa paume, le Cohen forme un réceptacle dans lequel D.ieu déverse Sa bénédiction. Une paume tendue vers le haut forme un réceptacle pour nous-mêmes, dans lequel par la suite nous étancherons notre soif. Une paume tendue vers l’extérieur forme un canal par lequel D.ieu déverse Ses bénédictions aux autres.
Le Cohen, en cet instant, ne supplie pas mais il est un conduit. Il ne prie pas pour nous satisfaire mais pour satisfaire D.ieu. Il ne demande pas pour que nous puissions obtenir mais pour que D.ieu puisse donner. Et c’est cette manière de demander que D.ieu aime le plus. Elle suscite une réponse d’En Haut accélérée et qui passe par-dessus tous et par-dessus tous les obstacles.
(Rav Lazer Gurkow)