Yossef va révéler sa véritable identité devant ses frères.

L’histoire de Yaakov, semblait en suspens, figée par la terrible nouvelle du décès de Yossef annoncée par ses fils, et dans l’attente d’un dénouement final. Ce dernier nous est relaté par notre Paracha, Yossef va révéler sa véritable identité devant ses frères.

 Après cette révélation inattendue, les frères de Yossef repartent annoncer la bonne nouvelle à leur père. En premier lieu, Yaakov a du mal à les croire tant cette nouvelle tient du miracle, mais devant les précisions apportées par ses fils, il finit par se laisser convaincre. La Torah écrit alors que « son esprit revint à la vie ». Rachi explique le sens de ce verset de la manière suivante : L’esprit divin, qui s’était retirée de lui (à cause de son état d’abattement), est revenue l’habiter.

 Rachi nous rappelle ici une vertu essentielle de la Torah : la Sim’ha, la joie. Non seulement il s’agit d’une disposition d’esprit salutaire dans la mesure où elle adoucit la vie, mais en outre, la joie est si importante qu’elle est indispensable pour entretenir une relation harmonieuse avec D.ieu afin de pouvoir accueillir Sa Présence.

 L’esprit a vite fait d’embarquer l’homme dans une perception complexe de la vie humaine, tout en le persuadant que la joie n’est pas de mise face aux défis et aux épreuves de l’existence, et qu’il convient de développer davantage une certain sérieux plutôt qu’une joie naïve.

 La Torah ne pense pas de cette manière. Elle souligne au contraire combien la tristesse est délétère. Elle est tellement néfaste que tant que Yaakov Avinou était affligé par la disparition de son fils, il n’était plus en mesure d’accueillir la Présence divine. Son esprit ne vivait plus, il était plongé dans l’obscurité.

 Or, comme nous l’avons vu à l’occasion de ‘Hanouka, notre tradition nous exhorte à considérer que la tristesse, le négatif et l’obscurité ne doivent jamais avoir le dernier mot. En effet, ils appellent à être dépassés par la lumière et la joie qui sont seules porteuses de vie.

 Certes, l’obscurité existe et cette épisode de la vie de la vie de Yaakov en témoigne, mais elle n’est pas une fatalité ni un horizon infranchissable. L’obscurité peut être l’une des étapes d’une histoire individuelle ou de l’histoire en générale, mais elle ne peut en aucun cas être son aboutissement ni une fin en soi.

 En effet, la tristesse empêche l’homme de penser à l’avenir en se mettant en travers de ses bonnes résolutions. Elle le convainc parfois du caractère dérisoire de la vie et de la vanité des agissements de l’homme. Elle puise ainsi son énergie en orientant son regard uniquement sur l’imperfection de la création et des créatures.

 En revanche, le regard ouvert sur un avenir plein de promesses et d’améliorations permet à l’homme de se dépasser et de sacraliser chaque instant de sa vie. Aussi, c’est uniquement lorsque l’homme s’efforce de porter un regard positif et optimiste sur le monde, ou simplement sur sa vie, qu’il peut accéder à la compréhension de grandes choses et à une lumière authentique.

Avec l’aide d’Hachem, puissions-nous avoir le mérite de connaître une joie authentique et profonde au cours de nos vies, et de vivre très prochainement la joie ultime avec l’arrivée du Machia’h.